Mésopotamie
Assyrie

Teglath-Phalazar Ier, III

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Teglath Phalazar Ier

Roi assyrien de 1115 à 1077 av. J.-C. Faisant preuve d’une rare énergie, il sauve au XIIe siècle l’Assyrie de la destruction. Il repousse toutes les puissances qui encerclent son royaume et étend sa domination jusqu’à la Méditerranée.

Il marche d’abord contre les Mushkis, qui avaient franchi le Taurus   et descendaient la vallée du Tigre en direction de Ninive, et les massacre avec leurs alliés. Conquise, la Commagène est annexée à l’empire. Au Nord, il s’enfonça en Ourartou pendant qu’une partie de ses soldats faisait des razzias dans le Kurdistan. Il dévasta le territoire, emmena les dieux en captivité, déporta les habitants. Il érigea une stèle au nord du lac de Van, à Malazgird. Les roitelets durent accepter le protectorat assyrien, donner leurs fils en otages, fournir un tribut en chevaux et en bétail.

La cinquième année de son règne, il remonta l’Euphrate, attint Karkémish et châtia les pays de Musri et de Qummani dans la plaine qui sépare Harrân du Taurus. La conquête se poursuivit jusqu’au pays d’Amourrou. Il pénétra en Syrie, attint la côte phénicienne. Dans la seconde période de son règne, il lutta deux fois contre Babylone. Cinq ans après son avènement, il pouvait se glorifier d’avoir conquis quarante-deux peuples. Ses successeurs immédiats seront incapables de conserver un si vaste empire.

Il rebâtit le temple d’Anou et d’Hadad à Assur ainsi que les palais royaux. Il releva les murs des cités ; importa des pays conquis des chevaux, ânes, bétail, et, pour les chasses royales, de véritables troupeaux de chèvres sauvages. Car ce grand guerrier se doublait d’un grand chasseur, amateur de gros gibier. Il fit rechercher les plantes inconnues en Assyrie pour les cultiver dans les parcs et domaines du royaume.

Teglath Phalazar III

© Jean Savaton
Teglath-Phalazar III (orthosate de Nimrud - British Museum - WA 118900)

Roi d’Assyrie (745-727 av. J.-C.). Il inaugure une période d’expansion, celle qui assurera pendant plus d’un siècle la domination sur Babylone, mais se termine en 612 par la chute de Ninive, et la ruine définitive de l’Assyrie. Intelligent, méthodique et combattif, il mérite d’être considéré comme le véritable fondateur de l’empire assyrien. Il renforce l’autorité royale en réorganisant les charges royales et en scindant les provinces trop étendues avec pour objectif de freiner les ambitions des hauts dignitaires et de leur imposer son autorité. En même temps, il réorganisa l’armée qui devient permanente avec des corps de bataille spécialisés. Il en augmenta ainsi considérablement la puissance, forgeant l’instrument des futures conquêtes de ses successeurs.

Teglath-Phalazar III recevant trois dignitaires (orthostate de Nimrud)

Il envahit la Babylonie et oblige son roi à reconnaître son autorité. Les principales villes de Mésopotamie se soumettent ; il descend jusqu’à Nippour et se fait proclamer roi de Sumer et d’Akkad, c’est à dire roi de Babylone, en 729 sous le nom de Poulou. Ce choix de la double royauté a le mérite de ménager les susceptibilités babyloniennes diminuant pour l’avenir les risques de rébellion. La Commagène, Damas, Tyr, Sidon, Byblos, Qoué, Karkemish, Hamath, Gourgoum, Mélid, des villes de Cilicie et de la Métilène ainsi que la reine de Saba lui font présenter des tributs.

Les guerres entreprises le sont de façon méthodique : contre la basse Mésopotamie face à la pression araméenne en 745, contre le Zagros peuplé de Kassites en 744, contre Urartu et ses vassaux néos-Hittites en 743, contre le nord-ouest syrien et la Phénicie en 742, contre les Mèdes en 737-736, contre les royaumes de Damas et d’Israà« l auquel il impose un très lourd tribut selon l’Ancien Testament. En 728, il mate la révolte de Babylone. Le retentissement de ses victoires est énorme : les petits royaumes limitrophes s’empressent à chaque fois de lui prêter serment d’allégeance.

Il introduisit la pratique des déportations massives pour punir les rebelles et peupler des villes nouvelles procurant main-d’œuvre et soldats et remplace les rois vaincus par des gouverneurs assyriens. A sa mort, il laisse à son fils Salmanasar V un empire plus étendu et plus fortement organisé qu’il ne l’avait jamais été.


 

Portfolio

<p>Prise d'Astartu (au sud de Damas) par Teglath-Phalazar III.</p>


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  Dernière mise à jour : 7 octobre 2007
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