Mésopotamie
Assyrie

La société assyrienne

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La hiérarchie sociale

Till Barship : dignitaires assyriens.

La conception de l’État est la même qu’en Babylonie. Le dieu Assour est le véritable maître du pays et de la ville qui portent son nom. Le roi d’Assyrie est son vicaire et n’entreprend rien d’important sans en recevoir l’ordre et sans en rendre compte. Au retour de chaque campagne, il lui adresse un rapport détaillé, véritable journal de marche et relation des succès obtenus.

Le roi, la reine et le prince héritier ont chacun leur maison avec de nombreux fonctionnaires. Les Sargonides s’entourent de tout un peuple de familiers : garde du sceau, maître de cérémonies, grand échanson, grand maître des écuries, chef des eunuques, porte-sceptre... La reine a son service de scribes, un garde du sceau... Le prince héritier, comme le roi, dispose d’une maison militaire et d’une maison civile. Ces fonctionnaires du palais sont des eunuques. Leur proximité avec le roi et le pouvoir qui en découle semble avoir été la cause d’une rébellion de la noblesse durant le règne de Salmanasar III. Sous le règne de Sennachérib, la disparition des eunnuques des scènes figurées sur les orthostates   laissent supposer qu’ils connurent alors une moindre importance sociale ; on observera le phénomène inverse sous le règne d’Ashurbanipal.

Le peuple se divise en deux classes : les gens de condition libre et les esclaves. Les esclaves peuvent transmettre leur nom à leurs enfants, posséder des biens, traiter des affaires, être témoin et posséder un sceau. Un esclave peut parfois s’élever à une haute situation.

Economie et Commerce

© Jean Savaton
Tributaire phénicien apportant un couple de singe (orthostate de Nimrud - British Museum- WA 124562)

Dès le début du IIe millénaire av. J.-C., les Assyriens avaient établis des relations commerciales avec l’Anatolie dominée par des cités-États du Hatti. Les marchands assyriens se déplaçaient en caravanes constituées d’ânes. Ils apportaient de l’étain, du poil de chèvre, des étoffes, des objets décoratifs qu’ils échangeaient contre de l’or et de l’argent. Ces négociants s’installaient hors des murs des cités dans un quartier réservé appelé karum. A l’époque, les Assyriens possédaient une vingtaine de karum rattachés au plus important d’entre eux, celui de Kanesh. Les marchands payaient des loyers et des taxes aux souverains locaux en échange de leur protection.

Les fermes étaient parfois très importantes. Les serfs attachés à la glèbe font partie de la propriété. Des impôts divers en nature, des corvées, des servitudes publiques grèvent les biens ruraux.

La vente en Assyrie se fait toujours à prix d’argent, de plomb ou de bronze, et au comptant. Les Assyriens ont utilisé le plomb comme monnaie d’échange. L’argent sert également dans les transactions, il se présente sous forme de lingots, d’anneaux, de plaques, dont le poids et la qualité sont indiqués par une estampille. L’or paraît également quoique plus rarement.

L’armée et la guerre joueront aussi un rôle économique : les campagnes victorieuses génèrent des butins fabuleux et le versement régulier d’importants tributs. S’y ajoutent les tributs de l’administration provinciale, dont un impôt de 10% sur les céréales et de 25% sur la paille, ainsi que des taxes portuaires et des péages sur les voies d’eau et de terre.


 




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  Dernière mise à jour : 3 février 2008
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