Mésopotamie
Assyrie

Textes assyriens

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Tablette de la 8e campagne de Sargon II.

Les textes officiels regroupent les inscriptions royales, les traités, des listes chronologiques. On peut y distinguer quatre genres de document : les Annales proprement dites, où les évènements sont rapportés dans l’ordre chronologique ; les Histoires militaires où l’on suit l’ordre des campagnes ; les Fastes où les faits sont groupés d’après les régions où ils se sont produits ; enfin les Relations, lettres (ergitu) adressées au dieu Assour au retour de chaque expédition militaire. Plusieurs types de textes évoquent les mêmes évènements. Ils étaient sans doute destinés à des publics différents : les versions abrégées, gravées sur la pierre, et qui devaient être visibles, étaient sans doute destinée aux contemporains tandis que les recensions détaillées étaient enfouies dans les fondations d’un bâtiment pour les générations futures, ce sont de simples dépôts de fondation.

On a aussi retrouvé des textes économiques et administratifs (listes de personnel, inventaires, reçus...), des textes juridiques (contrats rédigés lors de transactions, tablettes de procès...), des textes oraculaires, des citations de textes canoniques écrites sur des tablettes horizontales (u’iltu), des textes d’apprentissage pour les apprentis scribes et enfin de rarissimes textes littéraires.

Oeuvres de propagande royale

Il faut attendre Téglath-Phalasar Ier pour rencontrer les premières « annales » qui n’ont pas pour but de rédiger une version prétendument objective des événements. Ce sont des oeuvres de propagande qui n’ont aucun souci de « vérité historique ». Après une invocation aux dieux et l’énoncé de sa titulature, le roi, parlant à la première personne, évoque ses victoires, région par région, et non selon l’ordre chronologique. Le souverain raconte aussi ses expéditions, ses chasses et ses efforts pour restaurer la prospérité, puis il mentionne la construction d’un temple. A l’origine, les campagnes ne sont pas toujours numérotées ni datées, mais à partir de Sargon II l’ordre chronologique ou géographique prévaudra.

Inscription à Nimrud.

Ces récits sont destinés à glorifier le roi et à conforter la légitimité de toutes ses actions, pour l’édification presque exclusive de ses successeurs. La forme est très canonique. Ces inscriptions se composent, en général, de trois sections principales dont la première est la louange du roi, un résumé de ses actions et souvent sa généalogie ; la seconde relate les évènements du règne ; la dernière est formée d’imprécations contre quiconque détruirait cette inscription et parfois de bénédictions pour ceux qui la respecteraient. Il fallait ainsi présenter le roi comme l’héritier légitime du trône d’Assyrie, affirmer qu’il avait (re)construit les temples lors de son accession au trône et avait été victorieux dès le début de son règne.

Les scribes copient volontiers les formules utilisées sous les règnes précédents. Sous les Sargonides, les récits prennent un caractère de plus en plus personnel qui s’affirme surtout dans les textes d’Assurbanipal. Oeuvres orientées, elles n’en sont pas moins assez proches de l’image que nous renvoient les textes bibliques des Assyriens.

Les Bibliothèques

Les lettrés néo-assyriens appartenaient à petit noyau de vieilles familles, descendant d’un illustre ancêtre commun. Ils se transmettaient leur science de père en fils. Ces lettrés étaient constamment amenés, dans le cadre de leurs fonctions à la cour, à consulter les textes qui, constituant le principal courant de la culture, définissaient l’étiquette régissant le comportement correct du roi et de sa famille. Pour cette raison, les rois assyriens encourageaient l’accumulation et la collection de toutes sortes de textes, permettant ainsi la constitution de véritables bibliothèques faisant partie du patrimoine royal.

Dès le règne de Téglath-Phalasar Ier, une collection importante de textes fut conservée dans les bâtiments d’Assour, la capitale assyrienne à cette époque. Des vestiges de bibliothèques semblables ont été découverts dans l’autre capitale, Kalhou. Cependant, la bibliothèque la plus importante fut mise au jour à Ninive dans les palais de Sennachérib et d’Assourbanipal. Dans certaines pièces, on a découvert des milliers de tablettes, éparpillées par terre. Certaines de ces tablettes semblent représenter une partie de ce que nous pouvons appeler les "archives nationales assyriennes (correspondance royale, édits, donations et rapports administratifs).

Un groupe assez important de ces tablettes consiste en textes littéraires, religieux et scientifiques, constituant une véritable bibliothèque à la disposition du roi, de la cour et des lettrés attachés à la cour. Ces oeuvres sont bien souvent des copies ou des adaptations de textes babyloniens. Les scribes consignaient l’histoire contemporaine sur des prismes, des cylindres ou des dalles de gypse, mais en plus ils recopiaient la littérature des âges les plus reculés.


 




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  Dernière mise à jour : 16 septembre 2006
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