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Phéniciens

Byblos

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Origine

Byblos :vue du site archéologique.

A 30 km au nord de Beyrouth, au bord de la Méditerranée, le site a été habité dès 6000 av. J.-C. par des pêcheurs ayant fondé un petit village. Les Cananéens croyaient que la ville avait été fondée par le dieu El lui-même. La ville est mentionnée pour la première fois sous le nom de Gubal, ses habitants sont appelés Giblites, dans les textes sumériens et égyptiens dès le IIIe millénaire. Ce sont les Grecs, qui en désignant la principale richesse de la ville, le commerce du papyrus (en grec bublos, qui donnera le mot biblion, le livre, mais aussi le mot Bible, Le Livre), lui donneront le nom sous lequel la ville sera par la suite connue dans l’Antiquité.

Au IVe millénaire, les habitants pratiquent une coutume funéraire particulière : ils enterrent leurs morts dans de grandes jarres. Vers 3200, durant une période pré-urbaine, les abris de pierre sont abandonnés au profit de premières constructions domestiques où l’usage du bois, abondant dans l’arrière-pays, se généralise. La première ville se développe autour d’une source depuis le centre vers les remparts percés d’une porte côté terre, à l’est, et d’une autre, au nord, côté mer.

Alliée de l’Égypte

Dès la fin du IVe millénaire, Byblos noue des relations étroites avec l’Égypte dans le commerce du bois de cèdre. Durant tout le IIe millénaire, les échanges commerciaux sont fructueux. A tel point, que les pharaons égyptiens avaient tendance à considérer Byblos comme une ville vassale chargée de leur fournir les denrées qui manquaient en Égypte : le bois, les étoffes, le vin, le cuivre de Chypre, l’argent du Taurus   et du Caucase, les laines de Syrie, les huiles, la résine, le bitume.

Byblos : buste de personnage (Ier millénaire).

Sous le Moyen Empire, Byblos fait partie, à titre permanent, de la sphère d’influence égyptienne. La cité a des gouverneurs, soit égyptiens, soit princes vassaux locaux. Au Nouvel Empire, Byblos constitue une des bases égyptiennes sur la côte de Phénicie et se montre particulièrement fidèle à la cause des Pharaons. L’influence égyptienne, au temps de Ramsès II, continue à s’y exercer très forte, comme en témoigne le sarcophage d’un des rois de Byblos.

Byblos est détruite vers 2150 av. J.-C., puis reconstruite. Elle connait une grande phase de prospérité vers 2000-1750, entretient des relations commerciales avec Mari, résiste au passage des Hyksos, mais pas à celui des peuples de la mer vers 1200 av. J.-C. Entre temps, la puissance égyptienne s’est effondrée et l’on sait que le roi Rib-Hariri appellera en vain les secours de son allié égyptien sous le règne d’Akhenaton.

A l’époque achéménide, la cité connait une certaine renaissance, car elle devient un site stratégique : c’est le port méditerranéen qui sert de base à la flotte perse durant les Guerres Médiques. A l’époque romaine, la ville est profondément remodelée pour en faire une authentique cité romaine : construction de thermes, d’une basilique, de nombreux portiques et d’un petit théâtre.

Découvertes archéologiques

Byblos : temple aux obélisques.

Le plus célèbre des rois de Byblos Hiram, nous a laissé un sarcophage qui porte une longue inscription en phénicien datée de l’an 1000 av. J.-C. Byblos était connu dans l’Antiquité pour son temple à la « Dame de Byblos » (Balaat Gubal) qui domine la source originelle. Construit vers 2800 av. J.-C., il a été régulièrement réparé jusqu’à l’époque hellénistique. Des offrandes de tout type y affluaient, notamment d’Égypte : des vases en albâtre   envoyés par les pharaons Khasekhemui, Kheops, Mykérinos et Pepi y ont été retrouvés.

Une deuxième construction religieuse, baptisée temple en L et datée du bronze ancien, a été fouillée sur le site. Au bronze moyen, ce premier temple est recouvert par un nouveau temple, dit temple aux obélisques, pendant masculin du temple de la Dame de Byblos. C’est dans ce temple que l’on a retrouvé des centaines de figurines humaines et animales en bronze recouvertes de feuilles d’or.


 




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  Dernière mise à jour : 24 août 2007
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