Le dieu et la cité
La cité, avec le territoire qui en dépend, forme dans la société une cellule ayant sa vie propre. Sa fondation est une œuvre religieuse : son nom et celui du dieu qui daigne en faire sa résidence ont parfois le même idéogramme. Babylone signifie « la porte de Dieu » et quand les rois de la première dynastie fondent de nouvelles cités, ils leur donnent des noms théophores puis lorsque le pouvoir central se sera raffermi, on aura tendance à substituer au nom divin le nom même du roi, lui même d’ailleurs divinisé.
Le dieu est le véritable souverain de la cité. Il habite la cité avec son épouse, ses enfants et ses serviteurs. Le temple est sa maison. Domaines particuliers, greniers, étables, esclaves lui appartiennent. Le dieu n’administre pas la ville par lui-même. Il se choisit un vicaire, l’ishakkou.
Le roi
Le roi a tous les pouvoirs (chef de guerre, administrateur, législateur) et il exerce une autorité absolue sur le royaume mais il rend compte aux dieux de l’exercice de son pouvoir. Le roi est aussi grand prêtre du dieu du pays ou de la cité. Il consulte les dieux, construit et restaure leurs temples, leur offre des cadeaux. Lui-même se fait parfois déifier. Sa femme possède et administre elle-même des biens considérables : elle a son propre palais et prend part aux affaires de l’État. Leurs enfants ont leur maison et leurs serviteurs.
Auprès du roi, il y a un ministre suprême (ishakkou), des ministres secondaires, des scribes, des hauts fonctionnaires et un conseil. Des ministres, des soldats et des courriers parcourent le pays pour porter les ordres du souverain. Les fonctionnaires sont soit des hommes libres (moushkînou), soit des esclaves. Le roi possède des palais dans les principales villes du royaume administrées par des gouverneurs. L’économie est organisée selon un système palatial.
Dynastie | Vers (av. J.-C.) |
Principaux monarques |
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Ière dynastie (amorhéenne) | 2225-1926 | Soumou-aboum |
IIe dynastie | 1925-1761 | Hammourabi |
IIIe dynastie | 1760-1185 | Toukoulti-Inourta Ier |
IVe dynastie | 1184-1053 | |
Ve dynastie | 1052-1032 | |
VIe dynastie | 1031-1012 | |
VIIe dynastie | 1011-1006 | |
VIIIe dynastie | 1005-762 | |
IXe dynastie | 761-732 | |
Xe dynastie (assyrienne) | 732-625 | Teglath-Phalazar III Ouloulaï Sargon II Sémiramis |
XIe dynastie (néo-babylonienne) | 625-605 604-562 561-560 559-556 556 555-539 539 |
Nabopolassar Nabuchodonosor II Awel-Marduk Nériglissar Labashi-Marduk Nabonide Balthazar |
XIIe dynastie (achéménide) | 539-331 |
L’armée babylonienne
A la bataille, le roi marche en tête de ses soldats, il est vêtu d’un pagne de kaunakès, une étoffe plus fine ou une peau de chèvre couvre son épaule gauche. Sa tête est protégée par un casque légèrement conique. Qu’il combatte à pied ou en char, le prince est armé d’une lance et d’une arme légèrement courbe ressemblant à un sabre très courbé. Victorieux, le prince célèbre son triomphe par l’immolation d’un bœuf ; on procède à l’exécution des prisonniers, on entasse les cadavres, et lui-même se réserve le droit de crever les yeux au roi vaincu.
Les troupes de choc qui combattent en bataille rangée, avec le roi à pied, s’avancent par files de sept : le premier porte un énorme bouclier, les autres tiennent leur lance à deux mains.
Le code d’Hammourabi distingue deux fonctions particulières, le rêdoum et le baîroum. Le premier était chargé de recruter le personnel pour les armées et le second paraît avoir été affecté plus particulièrement à la police. L’un comme l’autre bénéficient de gratifications de la part du prince.