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Ligue du Péloponnèse

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Elle se constitua à la fin du VIe siècle et dura jusqu’aux invasions thébaines de 370-369 av. J.-C. L’expression Ligue du Péloponnèse est une expression contemporaine inventée par les historiens, elle recouvre ce que les contemporains appelaient « les Lacédémoniens et leurs alliés » ou « Sparte et ses alliés ». Il est difficile de mesurer l’exacte étendue de la ligue, d’autant que tous les alliés de Sparte n’en faisaient pas partie, mais presque tous les états du Péloponnèse, sauf l’Argolide et l’Achaïe, y participaient. Cette ligue avait des buts purement défensifs mais elle permettait incidemment à Sparte de concentrer son effort militaire contre Argos. Elle participa à la IIe guerre médique et bien évidement à la guerre du Péloponnèse.

Selon Thucydide, la ligue disposait d’un mode de fonctionnement que l’on pourrait qualifier de « démocratique » : les cités membres sont indépendantes (autonomia) et exemptes de tout tribut (phoros) ; chaque cité dispose d’une voix ; les décisions (entrée en guerre, paix, alliance), prises à la majorité des suffrages, engagent tous les alliés, sauf si certains invoquent pour garder leur liberté d’action des empêchements religieux ou des stipulations contraires de traités antérieurs. En cas de guerre, l’assemblée fixe les contingents à lever ou les sommes à payer pour le rachat des prisonniers et édicte des amendes pour les défaillants.

Dans les faits, Sparte dispose d’une certaine hégémonie. L’assemblée fédérale se réunit généralement à Sparte à la seule initiative des Lacédémoniens et les propositions qui sont soumises à discussion sont généralement d’origine spartiate. Aucune action n’est possible si elle n’a été votée par Sparte. Sparte prend le commandement de toutes les forces alliées y compris sur mer malgré les prétentions des cités maritimes, notamment Corinthe. Sparte dresse le plan des opérations sans en discuter, et mène seule les négociations et parfois déclare la guerre sans même consulter ses alliées. Corinthiens et Mégariens se plaignaient d’ailleurs régulièrement de la tutelle spartiate au sein de la ligue.

Les membres de la ligue ne pouvaient se faire la guerre entre eux tant que l’armée commune était en expédition. En dehors de ces périodes, le rythme régulier des conflits inter-cités reprend son cours : au Ve siècle, Corinthe et Mégare étaient fréquemment en guerre l’une contre l’autre. Cette souplesse relative (à comparer avec la ligue de Délos) d’organisation fut sans doute à l’origine de sa longévité. Durant tout le Ve siècle, les alliés restèrent fidèles à Sparte. La première crise sérieuse surviendra avec la paix de Nicias (421) mais après la victoire de Mantinée, la ligue s’est reconstituée. A plusieurs reprises, Sparte ne respecte pas l’autonomie de ses alliés : dès 404, Sparte leur impose sa politique d’intervention en Asie, en Grèce du Nord et en Béotie ; en 402, Sparte oblige Elis, à accorder l’indépendance à ses cités périèques, et à Corinthe de rompre avec Argos.


 




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  Dernière mise à jour : 25 avril 2006
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