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Thèbes et la Béotie

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La Béotie

La Béotie comprenait une vingtaine de bourgades réparties notamment autour du lac Copaïs. Les cités béotiennes avaient la plupart du temps adopté un régime oligarchique modéré. En dehors des relations souvent conflictuelles avec les Athéniens au sud et les Thessaliens au nord, le problème politique majeur de la Béotie a toujours été celui du rôle que devait y tenir Thèbes, trop puissante pour s’unir aux autres bourgades mais pas assez pour pouvoir comme Athènes en Attique ou Sparte en Laconie s’assurer une suprématie régionale.

Orchomène, déjà importante à l’époque mycénienne, ou Platées s’opposeront constamment à la domination thébaine. Il existait bien un koînon béotien qui n’était pas une simple symmachie, ce que traduit l’expression utilisée « les Béotiens » et non « Thèbes et ses alliés » dénotant une intégration plus poussée à défaut d’une citoyenneté commune. Dès 519, Platées et les bourgades de son orbite se mettent sous le protectorat d’Athènes. Lors des Guerres Médiques, le koînon béotien vole en éclats : toutes les cités béotiennes se soumettent aux Perses sauf Platées et Thespies et aux Thermopyles, 700 Thespiens se trouvent face à 700 Thébains.

La confédération béotienne

En raison de la participation des Thébains dans les rangs de l’armée perse à la bataille de Platées, la confédération fut dissoute après la défaite et Sparte proposa d’exclure les Béotiens de l’amphyctonie delphique dont Thèbes assurait la gestion depuis 447. En 457, Sparte contribua à sa renaissance face à la menace athénienne. Après la victoire de Coronée, la confédération est reconstituée, dissoute en 386 par la paix du Roi puis de nouveau reconstituée en 379 sur une base plus démocratique, de nouveau dissoute après la défaite de Chéronée (338) et de nouveau reconstituée à l’époque hellénistique.

Le koînon béotien était divisé en onze circonscriptions : les cités de Thèbes, Orchomène, Thespies et Platées en recouvrant chacune deux, une pour Tanagra, une autre regroupant les cités d’Haliarte, Coronée et Labadée et une dernière pour les cités d’Achraiphia, Copai et Chéronée. Cette organisation favorisait ainsi les grandes cités béotiennes au détriment des plus petites.

Chaque circonscription délèguait au conseil fédéral 60 membres. Le conseil ainsi formé décidait de la politique étrangère et du montant (eisphorai) à verser au trésor fédéral. Le conseil fédéral bénéficiait d’importantes compétences en matière de politique étrangère. Les onze béotarques assuraient le pouvoir exécutif et notamment le commandement des armées (1000 hoplites et 100 cavaliers par circonscription). Il existait aussi une cour de justice fédérale formée de juges délégués par les districts qui avaient à connaître de tout les litiges entre membres ou impliquant un membre (district ou cité).

Dans les faits, la confédération était dominée par Thèbes. Thèbes était d’ailleurs le siège du conseil de la ligue et la seule cité autorisée à battre monnaie fédérale. Lorsque Platées eut rejoint l’alliance athénienne, la prédominance de Thèbes fut encore renforcée en lui octroyant quatre circonscriptions.


 




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  Dernière mise à jour : 26 avril 2006
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