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Corinthe

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Cité du Péloponnèse la plus puissante après Sparte et surtout la plus peuplée et la plus riche. Elle doit sa fortune à son établissement à la croisée des routes terrestres et maritimes, point de rencontre de l’Orient et de l’Occident, passage obligé entre la Grèce du Nord et le Péloponnèse, et à la qualité d’un territoire agricole prospère. L’essentiel des ressources de la cité provenait des taxes qu’elle imposait aux commerçants des autres cités et des bénéfices retirés de l’organisation périodique des Jeux Isthmiques. De chaque côté de l’isthme, les corinthiens ont construit deux ports artificiels sur les golfe de Kenchréae et de Lechaion et entre les deux la distance était si faible que les deux routes maritimes n’en formaient pour ainsi dire qu’une. L’idée d’un canal à travers l’isthme fut déjà envisagée par Périandre mais passait pour impie après consultation de l’oracle de Delphes.

Institutions Politiques

Casque corinthien.

A la fin des âges obscurs, Corinthe devint l’une des cités-États les plus importantes. Comme dans toutes les cités grecques, la royauté céda la place à un gouvernement oligarchique. Les magistrats annuels, les Prytanes, étaient issus des familles nobles apparentées entre elles et constituant une seule lignée, les Bacchiades. C’était une aristocratie de marchands et d’armateurs. Accusés de mollesse, d’insolence, de cupidité et de cruauté, ils furent renversés en 657 av. J.-C.

En face des nobles, se dressa un peuple de marins et d’artisan, de citoyens et d’étrangers dans une ville industrieuse et cosmopolite. Cypsélos s’empara du pouvoir et y établit la tyrannie vers 655, son fils Périandre lui succéda. Son règne de quarante-quatre ans procura à Corinthe une incomparable splendeur. Au Ve siècle, un gouvernement oligarchique s’y établit après le renversement de Périandre avec l’aide des Spartiates. Il comprenait une gérousia de 80 membres (10 par tribu). Chaque tribu nommait 9 bouleutes et 1 proboulos, les 8 probouloï constituant un conseil supérieur préparant les textes pour la gérousia.

Temple d’Apollon à Corinthe.

Une cité opulente

Corinthe était une puissance maritime et son port était le plus grand port du monde grec classique. Sa flotte de guerre était la première de Grèce. Les Corinthiens seront les premiers à construire des trières. De l’activité commerciale et maritime naît son expansion coloniale. Les colons s’installèrent à Corcyre  , puis ils atteignirent la Sicile et fondèrent Syracuse ainsi qu’Anaktorion et Leucade en Acarnanie  , Ambracie en Épire, Appolonie et Épidaure en Illyrie, Potidée en Chalcidique  . La région était fertile : on y cultivait la vigne et l’olivier.

Corinthe était aussi une ville industrielle réputée pour son industrie du luxe : textile, meubles, bronzes et surtout céramiques. Les petits vases corinthiens, souvent imités, véhiculeront aux quatre coins du monde antique (Crimée, Égypte, Étrurie, Gaule) des parfums réputés. Les vases corinthiens furent parmi les plus colorés : gravés et peints en noir sur fond blanc, les motifs se composaient de griffons, sphinx, d’arbres de vie et de frise. Corinthe passait d’ailleurs pour avoir vu naître la peinture.

Corinthe était une ville fastueuse, véritable cité « de la mode ». L’épithète sans cesse accolée à son nom est « l’opulente ». Aux plaisirs de la table, les riches ajoutent ceux de la musique, le dithyrambe est créé à Corinthe, et ceux des courtisanes réputées dans toute la Grèce pour leur beauté et leur luxe. En architecture, l’ordre corinthien   n’est qu’une forme plus poussée de l’ordre ionique.

Religion

Corinthe à maintes reprises semble avoir subi des influences orientales. Les cultes corinthiens mélangent éléments helléniques et éléments orientaux. On y adore conjointement Poséïdon et Melkart de Tyr ; l’Aphrodite corinthienne emprunte beaucoup au culte d’Astarté, notamment le principe de la prostitution sacrée, coutume qui ne disparaîtra qu’en 146 après J.-C. avec la conquête romaine.


 




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  Dernière mise à jour : 31 décembre 2021
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