Arabie & Levant
Arabie & Palestine

Arabie antique

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Dans l’Antiquité, le terme désigne tous les pays habités ou parcourus par les Arabes, c’est à dire non seulement la péninsule arabique mais aussi les régions comprises autour de la mer Morte, de la mer Rouge et de l’Euphrate. Mais cela ne signifie pas pour autant que les peuples qui habitent ces contrées appartiennent précisément aux groupes ethniques qui seront ultérieurement désignés comme « arabes ». L’expression « arabe » désigne alors souvent plus un mode vie spécifique qu’un groupe ethnique distinct.

La Bible distingue deux types de population arabe : les premières descendent de Cham, mentionnées sous le vocable de Saba, Hawilah, Sheba et Dedan, les secondes descendent de Sem et sont apparentées avec les Israélites par leur ancêtre commun Abraham. L’Ancien Testament distingue l’Arabie du sud (celle de la reine de Saba d’où proviennent les aromates, l’encens, la myrrhe, l’or et les pierres précieuse) de l’Arabie du nord vivant de l’élevage du bétail.

Selon les textes assyriens

Les annales assyriennes mentionnent un royaume de Qédar (oasis de Duma) en Arabie du nord dès le VIIIe siècle. Dans les textes décrivant la bataille de Qarqar (853 av. J.-C.), il est mentionné que « Gindibu’ du pays d’Arba » dirigeait un contingent de 1000 hommes montant des chameaux. Parmi les tributaires de Teglat-phalasar III l’on trouve trace d’une certaine Zabibi « reine des Arabes ». Puis sous le règne de Sargon, sont mentionnés « Samsi, reine du pays d’Aribi » et « It’amra du pays de Saba’a ».

Stèle funéraire - Albâtre - Yemen - IIIe siècle av. J.-C.

A l’énoncé du contenu des tributs versés, l’on sait que les Arabes de cette période commerçaient des métaux précieux, de l’ivoire d’éléphant, des vêtements teints de pourpre, des bois précieux, des animaux exotiques, du bétail (dromadaires et chamelles), des épices, des armes. Il semble que le commerce de l’encens se soit développé vers le VIIIe siècle.

Sennacherib fit campagne contre des nomades menés par Hazael, « roi de Qedar », et Te’elhunu, « reine des Arabes ». Le premier fut maintenu en place, mais soumis à un lourd tribut tandis que la seconde fut déportée en Assyrie. Après la prise de Babylone en 689 av. J.-C., le roi de Saba, nommé Karib’il, envoya des aromates et des pierres précieuses à Sennacherib.

Les images divines que Sennacherib avait emportées en Assyrie furent restituées par Assarhaddon à Hazael. A la mort de celui-ci, Assarhaddon confirma son fils comme successeur et l’aida à écraser une rébellion. Yautha"˜ s’étant rebellé à son tour, les Assyriens déportèrent une nouvelle fois à Ninive les statues de ses dieux. Pour envahir l’Égypte, Assarhaddon dut traverser le désert du Sinaï et sollicita à cette occasion l’aide des Arabes occidentaux.

Durant le conflit qui opposait Assurbanipal à son frère Shamash-shum-ukin, roi de Babylone, Yautha« ˜ attaqua les royaumes jordaniens vassaux des Assyriens mais il fut vaincu. Dans le même temps, des Qédarites, mené par Abyatha »˜ et son frère, prirent le parti des Babyloniens révoltés contre la tutelle assyrienne, vaincus ils se réfugièrent dans Babylone. Lors de la chute de Babylone en 689, Assurbanipal gracia Abyatha« ˜ et le nomma roi de Qadar à la place de Yautha »˜.

Entre 641 et 638, les Assyriens matèrent la révolte de la confédération de Atarsamain, regroupant différentes tribus qédarites, qui avait lançé un raid contre les territoires syriens sous tutelle assyrienne.

L’Arabie romaine

Tête d’homme - Albâtre - Yemen - Ier siècle av. J.-C.

En 106, l’Arabie fut facilement conquise par les légions roamines dirigées par Cornelius Palma. Cette conquête était un préalable à la guerre que Trajan projetait contre les Parthes. La légion pris ses quartiers près de Bosra, devenue capitale de la nouvelle province romaine. Compte-tenu du caractère extrêmement mobile de l’adversaire parthe, les unités de cavalerie et les archers y tenaient une place prépondérante.

Le limes romain dans cette région était alors une zone très floue : au-delà de la province proprement dite, sous administration romaine, s’étendait la zone des oasis de Djawf et du Hedjaz, vaguement contrôlée, puis un vaste territoire courant jusqu’au golfe Persique parcourut par quelques patrouilles. Outre, la menace parthe, il fallait constamment surveiller les nomades toujours prêts à piller les récoltes des sédentaires et les caravanes.

La province s’organisait autour d’un axe majeur, l’ancienne route royale rebaptisée via nova Traiana, qui reliait la Syrie à la mer Rouge. Elle était protégée par un réseau de tours et de forts bâtis dispersés dans la Décapole et complété par des petites fortifications permettant de contrôler les oasis et garantissant la logistique des patrouilles du désert.

L’économie de la province prospérait en partie grâce à la culture du blé sur le plateau du Hauran mais surtout grâce au commerce caravanier qui atteignait l’Arabie méridionale et au commerce international, ouvert vers l’Éthiopie, l’Inde et même la Chine, via les ports de Leukè Komè, sur la mer Rouge, et Charax sur le golfe Persique.


 




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  Dernière mise à jour : 27 mai 2007
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