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Arabia Felix

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L’Arabie méridionale

Quatre royaumes importants se développèrent en Arabie méridionale : les royaumes minéen, de Saba, de Katabân et celui d’Hadramaout. On pense que le royaume minéen prospéra dès le second millénaire jusqu’en 650 av. J.-C. Sa capitale était Karnâw au nord-est de Sanaâ, l’actuelle capitale du Yémen. Le royaume sabéen, le pays de la reine de Saba, existait déjà au temps du règne de Salomon et subsista jusque vers 115 av. J.-C. Sa capitale Marib se trouvait à une centaine de kilomètres à l’est de Sanaâ, sur le versant oriental de la chaîne montagneuse, à plusieurs centaines de mètres d’altitude. Celui de Katabân, dont la capitale était Timna, occupait une partie de l’ex-protectorat d’Aden, Ce royaume semble avoir été contemporain de celui de Saba. Le royaume d’Hadramaout (Hazarmaveth, Genèse 10:26) se développa autour du wadi Hadramaout, longue vallée parallèle à la côte méridionale de l’Arabie, et avait pour capitale Shabwah.

Des royaumes prospères

Tête de femme - Albâtre - Yemen

A l’époque de la route des épices et de l’encens, les hauts plateaux yéménites étaient prospères grâce à un climat plus généreux. Les grandes civilisations sudarabiques qui s’y développèrent avaient largement les moyens d’entretenir des systèmes d’irrigation complexes, à proximité d’un ou plusieurs cours d’eau. Des vestiges significatifs subsistent à Shabwa, Raybûn, Naqb al-Hajjar et surtout Marib. L’essentiel du chargement des caravanes était constitué de résines d’encens et de myrrhe, d’épices d’origine asiatique et de biens précieux provenant d’Afrique et d’Asie (peau, ivoires, nacre, perles, métaux, écailles...). La flotte du roi , basée à Ecyon-Géber près de l’Eilat actuel, rapportait du pays d’Ophir des marchandises précieuses (or, argent, ivoire, animaux, encens, myrrhe...). C’est de cette époque que daterait le récit de la reine de Saba (appelée Bilkis par les Sabéens ou Makéda par les Abyssiniens).

Tête de femme - Albâtre - Yemen

Hérodote, à partir de récits entendus en Égypte et en Assyrie, mentionne lui aussi les aromates réputés et y signale l’existence de moutons à énorme queue graisseuse. Théophraste dans son Histoire des Plantes traite des aromates d’Arabie et décrit les arbustes à encens et à myrrhe en fournissant des détails sur leur culture et leur commerce. Vers 104 av. J.-C., deux navigateurs originaires d’Ephèse, Agatharchides et Artémidore mentionnent eux aussi les épices et l’encens d’Arabie. Dans le Périple de la mer Erythrée, un navigateur grec inconnu nous donne des indications exactes sur les côtes mais nous renseigne à peu près pas sur l’intérieur des terres.

Les Grecs, les Perses puis les Romains s’intéressèrent à commercer avec l’Arabie, voire à contrôler cette région si riche. Strabon rapporte que l’empereur Auguste avait ordonné au préfet d’Égypte Aelius Gallus d’entreprendre une expédition en Arabie en 25-24 av. J.-C. Les Romains parvinrent peut-être jusqu’à Marib mais furent anéantis soit par la soif, soit par le typhus. Au Ier siècle av. J.-C., un navigateur grec du nom d’Hippale découvre le régime de la mousson, qui souffle en été vers les Indes, et en hiver vers l’Afrique. Dès lors, des vaisseaux de commerce ne tardèrent pas à passer au large des côtes d’Arabie et le négoce se fit à bien meilleur compte que par le système des caravanes qui payaient de lourdes taxes en traversant les oasis du désert. L’Arabie du sud va connaître ainsi un lent déclin.


 




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  Dernière mise à jour : 18 juin 2020
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