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Le nom de Thessalie vient de celui de ses envahisseurs Doriens, les Thessaloi.
Située sur la route de la Macédoine et de l’Hellespont , la province avait une importance stratégique et possédait un bon port à Pagasai. La Thessalie est un pays plat où les chaînes de montagne isolent de la mer le pays intérieur et en font une région continentale. Aussi les Thessaliens étaient un peuple de terriens. La région était productrice de céréales notamment de blé qui constituait la principale richesse de la province et une ressource commerciale certaine. La Thessalie est l’une des rares régions de Grèce où l’on peut pratiquer l’élevage des chevaux, en conséquence, les Thessaliens disposèrent d’une importante cavalerie.
Plus boisée qu’aujourd’hui et par conséquent moins accessible, elle fut longtemps occupée par des populations uniquement pastorales, vraisemblablement des Pélasges , dont vinrent facilement à bout les Achéens vers le milieu du IIe millénaire. Les légendes grecques garderont le souvenir des succès remportés sur des populations si sauvages qu’on ne peut voir en elles que des demi-animaux, comme les Centaures. Socrate opposait la Thessalie, comme un pays de licence et de désordre, aux cités « régies par de bonnes lois ». Dans les faits, cette province grecque n’a produit ni écrivain, ni savant, ni artiste de valeur.
Les villes thessaliennes, Pharsale , Krannon, Larissa et Phères étaient de force équivalente et aucune d’elles ne pouvait prétendre à l’hégémonie, il existait une confédération thessalienne de type koînon dirigé par un roi issu de l’aristocratie.
Les familles nobles, propriétaires du sol, possédaient de vastes domaines où elles ne pratiquaient que l’élevage des chevaux. Elles menaient un train de vie ostentatoire, « la mode thessalienne  ». L’exploitation des terres était confiée à des serfs, les Pénestes. Descendants des populations indigènes pré-doriennes, ils tenaient un rang intermédiaire entre les esclaves et les hommes libres. Serfs attachés au sol, ils ne pouvaient être vendus ni mis à mort. Ils cultivaient la terre pour le compte du propriétaire à qui ils payaient une redevance convenue. Ils disposaient du surplus de la récolte et pouvaient devenir plus riches que leur maître. Supérieurs aux esclaves, ils pouvaient porter les armes et composer les équipages de navires. Ils servaient aussi dans la cavalerie, arme aristocratique par excellence.
Initialement, les cités étaient dirigées par des clans aristocratiques, comme les Aleuades à Larissa, les Scopades à Krannon. Cette aristocratie, les Héraclides, prétendant descendre d’Héraclès.
Au VIIe siècle, la confédération thessalienne était puissante dans la Grèce du Nord. Elle étendit son pouvoir sur les montagnards du voisinage (région de Pinde et vallée du Spercheios) qui lui payaient tribut et lui fournissaient des contingents. Xénophon [1] compare cette situation à celle des périèques vis à vis de Sparte bien que ces « peuples soumis » (hypekooi) frappaient leur propre monnaie et disposaient d’une voix propre au conseil d’amphictyonie de Delphes. La confédération participa à la guerre sacrée pour délivrer Delphes, intervint dans la guerre entre Chalcis et Érétrie, imposa sa suprématie à la Phocide et chercha même à soumettre la Béotie.
A la fin du VIe siècle, sous le règne d’Aleuas, la Thessalie fut divisée en quatre régions (tétrades) : la Thessaliotide, la Phthiotide, la Pélasgiotide et l’Hestiaotide. Chaque province était dirigée par un tétrarque, issu de la noblesse, et représentant de l’autorité fédérale. Cette puissance thessalienne fut de courte durée. Battus par les Béotiens et repoussés par les Phocidiens, les Thessaliens retounèrent dans leur pays au début du Ve siècle.
Vers le milieu du Ve siècle, la révolution sociale menée par les cavaliers appuyés par les Pénestes conduit à l’établissement de régimes oligarchiques modérés dans chaque cité. Le tétrades furent désormais dirigées par des polémarques, magistrats élus pour un an par les cités membres. En temps de guerre, la confédération était dirigée par un tagos, chef de guerre nommé à vie, assisté des quatre polémarques. Mais les liens fédéraux restaient très lâches et les villes gardaient leur autonomie. Les luttes idéologiques perpétuelles entre partisans de l’oligarchie, de la tyrannie et de la démocratie faisaient de la confédération thessalienne un allié peu sûr.
Au temps des Guerres Médiques, les Thessaliens s’étaient d’abord soumis aux Perses mais lors de l’invasion de Xerxès, ils demandèrent de l’aide à Sparte. Au début de la Guerre du Péloponnèse, la Thessalie s’allia avec Athènes. A l’époque classique, la Thessalie faisait office d’état tampon entre les cités grecques et la Macédoine. A la fin du Ve siècle, des régimes tyranniques remplacèrent la vieille oligarchie et Jason de Phères s’empara du titre de tagos. Cette tentative de Jason de Phères pour réaliser l’unité thessalienne provoqua les interventions étrangères des Thèbains et des Macédoniens. En 346, Philippe II rétabli les tétrarques et substitua en tant qu’hégémon au tagos. Désormais et jusqu’à la conquête romaine, la Thessalie fut sous domination macédonienne.
[1] XENOPHON, Helléniques, V 2-12.
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