Arabie & Levant
Palmyre

Une cité caravanière

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Carrefour de l’Orient

© Jean Savaton

En raison de sa position géographique avantageuse, Palmyre devint une importante étape pour les caravanes de chameaux et d’ânes qui transportaient des denrées de luxe (épices, perles, pierres précieuses, soie) depuis l’Inde, la Chine et l’Arabie vers les ports de Tyr et de Sidon sur la côte méditerranéenne. Les grandes routes commerciales qui partaient de Palmyre étaient les suivantes : d’abord celles de Doura-Europos, de Circésium, de Vologésias, de Suza, sur l’Euphrate, qui permettaient aux caravanes de remonter vers la Haute Mésopotamie et de communiquer avec les Indes par la Babylonie et le Golfe Persique ; puis la route Palmyre-Emèse  -Antioche qui assurait les relations avec l’Asie Mineure et la Grèce ; enfin celle de Palmyre-Jérusalem-Pétra, prolongée sur la Mer Rouge et l’Égypte, qui permettait aux habitants de Palmyre d’entretenir d actives transactions avec les Nabatéens.

Selon Appien, Palmyre "cherchait en Perse les produits de l’Inde et de l’Arabie pour les revendre chez les Romains". La conquête par Pompée du territoire qui deviendra la future province romaine de Syrie conduira par ailleurs à détourner le commerce caravanier de Pétra vers Palmyre qui de fait attira vers elle seule tout le commerce de l’Orient. Ce que confirment les nombreux caravansérails antiques dont les ruines ont été repérées par photos aériennes au nord et à l’ouest de la ville.

Organisation commerciale

Les marchands étaient organisés en société. Le chef se devait d’assurer l’approvisionnement en eau et en vivres et d’assurer la protection de la caravane, en négociant avec les tribus dont la caravane traversait le territoire ou en engageant une escorte armée.

© Jean Savaton

Le trajet sous contrôle des Palmyréniens se restreignit au tronçon compris entre Palmyre et la Méditerranée, quand la situation politique se dégrada sérieusement avec les Parthes. Plus tard, les marchands de Palmyre se feront armateurs sur les bords de la mer Rouge en reprenant l’emporie nabatéen de Leuke Komé. De nombreuses dédicaces de statues nous rappellent le rôle prépondérant joué par de riches caravaniers dans l’embellissement de la ville. Un portique   entier de l’agora leurs était d’ailleurs consacré.

L’empire romain encouragea les activités de négoce international de la ville. Germanicus, honoré dans une dédicace de l’année 19, fixa le premier tarif douanier connu. Ce tarif, découvert à Palmyre, était applicable aux denrées de consommation courantes et non au négoce exotique qui se faisait lui en franchise : seuls les produits destinés à être consommés sur place étaient frappés d’une taxe.


 




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  Dernière mise à jour : 2 mars 2009
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