Arabie & Levant
Palmyre

La Nécropole

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Des monuments...

© Jean Savaton
Palmyre : extérieur d’un tombeau tour.

Comme chez tous les sémites, l’incinération des corps est prohibée à Palmyre : le corps est sommairement momifié et simplement enseveli ou déposé dans un caveau pour les plus riches. A Palmyre, ceux-ci se sont fait élever des tombeaux-tours, creuser des hypogées ou construire des temples funéraires.

Les tombeaux-tours sont sans aucun doute la création architecturale la plus originale de Palmyre, sans équivalent dans l’Orient ancien. De forme carrée, chaque tombeau dispose de plusieurs étages reliés entre eux par un escalier. Le rez-de-chaussée contient généralement une salle, où pouvait se dérouler les repas funéraires, et le sarcophage du fondateur du monument, richement décoré de reliefs.

© Jean Savaton
Palmyre : intérieur d’un tombeau tour.

Aux étages supérieurs, les parois sont divisées en loculi superposés, où sont simplement déposés les corps des autres membres de la famille. Chaque compartiment est fermé par une plaque de pierre à l’effigie du défunt. Certaines de ces tombes ont pu contenir jusqu’à deux cents inhumations réparties sur deux ou trois siècles. Les plus beaux tombeaux sont ceux d’Elahbel, de Yamlikû et de Kitût dans la vallée des tombeaux.

Dès le IIe siècle, les habitants les plus riches se font construire des temples funéraires, comme celui que l’on trouve à l’ouest de la grande colonnade. Daté du IIIe siècle, ce dernier dispose d’une façade hexastyle et d’un fronton décoré. Les piliers d’angle sont décorés de beaux rinceaux de vigne. L’intérieur comportait une dizaine de loculi. Les niches situées au-dessus des travées abritaient sans doute des statues des défunts.

© Jean Savaton
Palmyre : le temple funéraire.

Enfin, il existait des hypogées à loculi, galeries voûtées dont le plan à la forme d’un T renversé. Plus d’une cinquantaine ont été découvertes et une dizaine n’ont toujours pas été fouillée. La plus célèbre est celle dite des « Trois Frères » datée de 140. Elle comporte un vestibule carré et trois salles perpendiculaires. L’ensemble pouvait accueillir 390 sépultures. Elle est décorée de belles peintures de scènes à caractère mythologique. L’originalité de cette tombe tient au fait que dès le IIIe siècle, les héritiers ont vendu des loculi à des personnes extérieures à leur famille à l’identique d’un système moderne de concessions funéraires.

...témoins d’un art de vivre

© Jean Savaton
Palmyre : détail d’un sarcophage.

Ces tombeaux nous ont laissé de précieux témoignages de la sculpture palmyrénienne, les statues qui ornaient les péristyles ayant toutes disparues. Les loculi étaient fermés par des dalles carrées sur lesquelles figurait le portrait du défunt. Ces portraits nous montrent des hommes ou des femmes, drapés dans de lourds manteaux brodés de type parthe, mollement étendu sur leur lit de banquet et participant éternellement à leur propre banquet funéraire.

Les femmes sont parés de bijoux qui traduisent bien le faste de la mode orientale dans une ville enrichie par le commerce. Certains hommes portent la toge ou le pantalon parthe. Une très grande attention a été portée à l’expression de leur visage et notamment au regard, ce qui donne l’impression d’une sculpture offrant une large place à l’individualité.


 




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  Dernière mise à jour : 28 juin 2007
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