Mésopotamie
Babylone

Hammourabi
(1792-1750 av. J.-C.)

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Le plus illustre des rois de Babylone. Hammourabi fut a la fois un grand conquérant et un grand administrateur. Il nous est connu grâce à son abondante correspondance diplomatique et administrative. Il a réalisé l’exploit d’unifier sous son sceptre une Mésopotamie profondément divisée depuis près de trois siècles, consacrant la suprêmatie du royaume de Babylone sur les autres royaumes amorrites et des Amorrites eux-mêmes sur les Akkadiens et les Sumériens. Hammourabi, par un acte qui devait revêtir une importance décisive dans l’histoire de la Mésopotamie, fixe sa capitale à Babylone.

Grand conquérant...

Tête d’une statue attribuée à Hammourabi.

En 1792, il hérite de son père, Sîn-Mubalit, d’un royaume modeste qui s’étend le long de l’Euphrate de Sippar à Marad. Dès son accession au trône, il entreprend d’expulser les Élamites et leur roi, Rimsin, de Mésopotamie. En 1787, il arrache Isin au roi de Larsa et occupe Uruk et Ur au Sud. Vers l’Est, il traverse le Tigre, fait campagne en Iamutbal (1786) et deux ans plus tard écrase l’armée de Malgûm vers l’Ouest. Il prend Rapiqum sur l’Euphrate, en amont de Sippar (1783). En 1764, aidé par Zimri-Lim de Mari, il défait une coalition constituée autour des Élamites. En 1763, il vainc le royaume de Larsa. En 1762, il repousse de nouveau une coalition ennemie. En 1761, il s’empare de son ancien allié, le royaume de Mari qu’il détruit complètement.

Hammourabi se tourne alors vers l’Assyrie qu’il soumet entre 1757 et 1755. Après trente-cinq ans d’efforts, Hammourabi a reconstitué l’empire de Sargon et de Naram-Sîn. Comme eux, il reprend les titres de « roi de Sumer et d’Akkad, roi des quatre régions, roi de l’univers ». A ces titres, il en ajoute même un autre, celui de « Père d’Amourrou ». Il a ainsi bâti un très grand empire englobant la moitié sud de l’Irak actuel, la vallée de l’Euphrate au moins jusqu’au confluent du Khabour et la vallée du Tigre jusqu’à Ninive mais cet empire sera très éphémère.

...et grand administrateur

Le règne d’Hammourabi a pu être reconstitué à partir des archives royales de Mari et de son fameux code.
Hammourabi a constitué un vaste empire ou se côtoient des Élamites, des Sumériens, des Sémites, des Gouti, des Amorrites, et des Kassites, autant de culture et de langues différentes. Cet empire, il s’agit donc de l’unifier. Trois axes fondamentaux concourront à ce résultat : une langue officielle, le droit, la religion.

© Photo R.M.N
Partie supérieure du code d’Hammourabi.

La langue de la haute Mésopotamie, l’akkadien, devient langue officielle pour tout l’empire. Ce sera la langue administrative de la correspondance d’Hammourabi et la langue de la loi. Hammourabi codifiera ses sentences dans un « code » qui porte son nom. Il réorganise la justice et centralise le pouvoir. Il se présente comme celui qui « établit la justice sur la terre ».

Hammourabi réalise une révolution religieuse. Il ne supprime pas les divinités locales traditionnelles et restitue même aux cités les statues de leurs anciennes divinités enlevées lors de précédentes invasions. Il diminue le nombre des dieux, en forçant à s’identifier l’une à l’autre des divinités rivales et même à déposséder, en faveur de Mardouk, Enlil qui exerçait jusque là sa suprématie.

Enfin, Hammourabi s’efforce de développer le commerce vers l’ouest d’où l’on retire des pierres de construction, des métaux, les bois d’essence diverses. A l’intérieur de son royaume, il fait creuser des canaux pour faciliter les échanges et développer les cultures. Les fouilles ont révélé que dès cette époque, il existe des règles d’aménagement de la ville de Babylone qui seront appliquées jusqu’à la fin de l’empire néo-babylonien.


 




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  Dernière mise à jour : 18 septembre 2006
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