Mésopotamie
Babylone

La religion à Babylone

Version imprimable de cet article Version imprimable

Babylone, dont le nom akkadien bab-ili(m) signifie la « porte du dieu » est une capitale religieuse. Ce fut aussi en sa qualité de ville sacrée que Babylone a connu la célébrité et a étendu son rayonnement sur l’esprit humain. Malgré les différentes incursions, les grands temples de Babylone demeurèrent un centre spirituel et intellectuel jusqu’aux Sassanides.

Culte des dieux

Tout être humain est sous la dépendance d’un dieu. Les noms sont composés du patronyme d’une divinité très vénérée et d’une courte phrase. Ils sont souvent formés avec le préfixe ili, « mon dieu » . Ce dieu personnel sert d’intermédiaire entre l’homme et les autres divinités. Le pieux Babylonien aime à faire graver le nom de son dieu sur son cylindre.

Sippar : représentation du dieu Shamash.

Le premier devoir religieux est la crainte de la divinité. Le second, c’est la prière et le sacrifice, sacrifices qui consiste en aliments offerts à la divinité, accompagnés de la combustion de plantes aromatiques ; les liquides sont servis en libation  . Les rituels sont différents selon le but à atteindre. Le sacrifice sanglant est le plus souvent celui d’un mouton ou d’un chevreau. Les sacrifices réguliers du culte public varient suivant les ressources dont dispose temple. Les Babyloniens ne vénéraient pas la statue elle-même du dieu mais plutôt la force divine qui l’habitait.

Le dieu protecteur est en quelque sorte responsable des fautes de son protégé envers les autres dieux. Pour rentrer en grâce, on éloignera les démons par la pratique de la magie ; on retrouvera la bienveillance de son dieu par les rites d’expiation, les sacrifices, les purifications et surtout par la prière, accompagnée des attitudes et des gestes rituels.

Culte des morts

Les Babyloniens croyaient que le royaume des morts était un endroit souterrain, sombre et noir, où les défunts étaient condamnés à séjourner restant éternellement immobiles sous l’autorité de la déesse maîtresse des lieux. En conséquence, les Babyloniens n’accordèrent pas une très grande attention aux monuments funéraires. On offrait des sacrifices alimentaires aux défunts, non tant pas pour les honorer que pour se mettre à l’abri des maléfices. Le suprême châtiment pour un homme, était la privation de sépulture, car son âme ne serait jamais en repos.

Les Temples

Les temples majeurs étaient l’Eanna à Ourouk, l’Esagil et la grande ziggourat à Babylone, l’Ezida à Borsippa, ainsi que deux temples nommés Ebabar, l’un situé à Larsa et l’autre à Sippar. La liste des temples donne les noms de cérémonie des quarante-trois principaux centres cultuels de Babylone et les divinités à qui ils étaient dédiés. Des chapelles plus petites et des sanctuaires de plein air se trouvaient également disséminés dans les quartiers résidentiels.

Kudurru du roi kassite Melishipak II.

L’examen des vestiges de Babylone prouve que les architectes jouissaient d’une grande liberté dans la disposition de l’édifice. Tous ces temples étaient construits selon un même plan simple : une cour centrale où l’on entre par deux côtés ; sur le troisième côté se trouve la large chapelle contenant une niche pour la statue cultuelle incarnant la présence divine. Dans les fondations de chaque temple, il était d’usage de placer des figures prophylactiques. Tous ces temples étaient recouverts d’une couche de gypse blanc, qui, dans certains cas, était peinte de motifs géométriques. Le dieu habite dans son temple avec sa femme, ses enfants et ses familiers. Les statues des dieux étaient placées à l’intérieur du sanctuaire. On y pratiquait des rites quotidiens particuliers tels l’habillage et le lavage des statues ; on les nourrissait et on les promenait. Aucun autel n’a été découvert à l’intérieur des temples de Babylone. Le sacrifices se font à l’extérieur ; seuls les prêtres et le prince peuvent entrer dans le sanctuaire en présence du dieu.

Les rois accordaient régulièrement, surtout au retour d’une campagne militaire victorieuse, des donations aux temples. Ces donations étaient matérialisées par des kudurru, sorte de bornes de propriété en pierre.

Chacun temple était desservi par un personnel composé de fonctionnaires religieux, d’administrateurs et d’ouvriers. L’enceinte du temple contenait à la fois des salles de culte et de nombreuses chambres auxiliaires et des zones d’activité économique. A côté des cours des temples se trouvaient des enclos pour les moutons et le bétail utilisés pour les sacrifices quotidiens. Dans une autre partie de la cour se trouvait les ateliers où l’or et l’argent étaient travaillés pour confectionner des bijoux pour la divinité.

Tablette de l’Esagil donnant.

L’Esagil

Le plus important de tous les temples de Babylone, littéralement « Maison à la tête haute », centre cultuel de Mardouk, avec ses portes, ses cours et ses nombreux sanctuaires dont nous connaissons les noms. Ses dimensions étaient impressionnantes : il couvrait une superficie de 180 x 125 mètres et ses murs ont été par endroits conservés jusqu’à une hauteur de 10 mètres, en relativement bon état.

La partie centrale, à l’ouest, disposait d’une grande cour intérieure à partir de laquelle on pouvait accéder aux différentes ailes du bâtiment disposées tout autour. Ces ailes étaient conçues comme des salles complexes et représentaient des sanctuaires, semblables à des chapelles, dédiés aux dieux du panthéon babylonien qui y résidaient, peut-être, lors de leur visite annuelle pour la Fête du Nouvel An. Mais le Saint des saints, la chapelle de Mardouk lui-même, n’a pu être identifié.

Le clergé babylonien

Le roi est le grand prêtre du dieu national. Les grands prêtres des principaux sanctuaires sont d’importants personnages, souvent des princes. Ils sont désignés par des présages et cet évènement est commémoré dans les noms des années. Au dessous du grand prêtre, se groupent diverses catégories de prêtres, désignées par le terme général de sangou. Le clergé se divise en trois ordres : les conjurateurs, les devins et les chantres.

Les conjurateurs rendent les dieux propices et chassent les démons. Ils se rendent au temple, certains jours déterminés, pour offrir des sacrifices et moduler les lamentations sacrées en s’accompagnant de divers instruments à percussion. Leurs bons offices sont requis pour rebâtir un temple ou à l’occasion de présages funestes. Il existe des incantations contre tous les maux : esprits mauvais, revenants, sorciers, maux de tête, fièvres, rhumatismes.

Les devins se divisent en diverses espèces selon les phénomènes à observer. La divination s’applique aux affaires publiques et privées. Les fonctions du devin sont héréditaires. On pratique surtout la divination à partir de l’examen du foie des animaux mais aussi à partir de phénomènes fortuits (malformation de naissance, mouvements des animaux). Les songes sont considérés comme des messages divins, ainsi que les mouvements des astres et les phénomènes atmosphériques. Ainsi en est-il des manifestations du dieu-soleil Shamash, de la déesse Ishtar (Vénus), du dieu Mardouk (Jupiter), du dieu Hadad, seigneur de l’ouragan.


 




Accueil | Plan  | Crédits  | Frise chronologique

 
  Dernière mise à jour : 20 juillet 2020
2005-2024 © Clio la Muse