Asie Mineure
La Lycie

La Lycie romaine

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Administration romaine

En 43, sur l’ordre de l’empereur Claude la Lycie fut incorporée à l’empire romain en tant que Province Romaine. Selon Suétone, cette annexion était justifiée par la volonté de mettre fin aux luttes intestines des Lyciens ; d’après Dion Cassius, la raison en était que les Lyciens se seraient révoltés et auraient tué quelques Romains. En vérité, les Lyciens avaient toujours tenté d’établir de bonnes relations avec les Romains mais Claude avait besoin d’un prétexte pour étendre son empire.

Tous les empereurs romains cherchèrent à accroître leur pouvoir de contrôle sur la ligue et à « romaniser » la Lycie. Vespasien, qui voyageait
d’Alexandrie à Rome, toucha la côte lycienne (69 apr. J.C.) et les Lyciens signèrent avec lui un serment d’union. Ces relations étroites entre la Lycie et l’empereur Vespasien entrainèrent la construction de nombreux monuments. On érigea par exemple à Xanthos un petit arc de triomphe de style dorique   glorifiant Vespasien comme le « sauveur Â » de la Lycie. A Patara et Kadyanda, on fit construire des thermes. L’empereur Hadrien fit un séjour en Lycie et sous le règne de Septime-Sevère et de son fils Caracalla, une route fut ouverte entre Caunos et le centre de la Lycie.

La Lycie fut scindée en deux provinces distinctes au IVe siècle sous le règne de Dioclétien.

Vie quotidienne

La conquête romaine institua une période de calme pour la Lycie qui avaient connu tant d’invasions dans son passé : la Lycie n’avait alors plus d’armée propre mais uniquement un petit régiment et Rome se contentait d’envoyer des navires pour la protection des côtes et du transport maritime.

Cette « pax romana Â » permit un développement des villes tant en nombre qu’en importance. L’apparence des villes se modifia : on construisit des thermes, des forums, des arcs monumentaux ; parfois même, à la suite d’un tremblement de terre, toute une cité fut redessinée, comme ce fut le cas de Xanthe à l’époque impériale.

Au IIe siècle apr. J.-C., des temples furent construits en l’honneur des empereurs déifiés. Aux côtés de ce culte de l’empereur, des jeux et des compétitions étaient organisés. Avant que la Lycie ne devienne province romaine, la pratique de compétitions et de luttes athlétiques, à l’imitation des Grecs, existaient déjà , mais sous la domination romaine, ce sont les jeux « à la mode romaine » qui se développèrent. Les gens aisés organisèrent des combats de gladiateurs et de bêtes sauvages et des chasses comme l’attestent les statues érigées après la mort des gladiateurs retrouvées à Xanthe et à Telmessos.

A Myra, on organisait un Panégyrice en l’honneur de la déesse Eleuthère ; des jeux avaient lieu à Patara en l’honneur d’Apollon et à Olympos en l’honneur d’Héphaïstos ; à Létôon des jeux étaient organisés tous les quatre ans. Toutes les villes lyciennes participaient à ces jeux.

D’autres types de compétition, à caractère plus culturel, avaient également lieu : les « concours d’écriture » de Telmessos et les « Jeux Théâtraux de la Ligue » à Å’noanda comptaient parmi les plus célèbres.

Une autre conséquence de la romanisation des Lyciens fut l’adoption de patronymes romains. De nombreuses familles prirent des noms romains et obtinrent ainsi des positions importantes et de grands privilèges dans l’administration. Ces gens qui pouvaient devenir gouverneurs de Province, Grand Prêtre, Lykiarque ou membres des assemblées de la ville, constituaient une aristocratie provinciale. Certains Lyciens pouvaient ensuite aspirer à une position sociale encore plus importante à Rome comme devenir membre du sénat voire consul.


 




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  Dernière mise à jour : 18 décembre 2009
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