Asie Mineure
La Lycie

La confédération lycienne

Version imprimable de cet article Version imprimable

En 167 av. J.-C., la Lycie retrouva momentanément son indépendance et fonda une confédération de cités. Cette confédération regroupait selon Strabon vingt-trois cités qui se réunissaient une fois par an à proximité de Xanthe sur le site du Letôon afin d’y élire une assemblée et des juges.

Le vote était fonction de la taille des villes (1 à 3 voix). Les villes possédant trois votes, comme Xanthe, Tlos, Pinara, Patara, Myra et Olympos, versaient une cotisation à la confédération bien supérieure à celle des autres villes. Les petites cités étaient regroupées autour d’une cité plus importante.

Lorsque la Lycie devint province romaine, la confédération lycienne perdit son autonomie et son pouvoir se trouva de ce fait diminué. Elle continua cependant à s’occuper d’une façon efficace de ses affaires intérieures. D’après ce que nous apprennent certaines inscriptions, la confédération regroupait alors 40 cités et parmi elles, 20 frappaient leur propre monnaie.

L’autorité de la confédération était plus importante que tout autre autorité des provinces d’Asie gouvernées par Rome. Il est significatif de voir que tous les empereurs romains cherchèrent à accroître leur pouvoir de contrôle sur la confédération. A cette époque, la confédération possédait deux assemblées, l’une était constituée par un important groupe de représentants qui élisaient tous les magistrats de la confédération. L’assemblée consultative était moins nombreuse mais elle discutait les ordres du jour avant de les présenter à l’autre assemblée.

Durant la période romaine, la position la plus importante dans la confédération était celle de lykiarque. Venait ensuite le Grand Prêtre de l’empereur, puis le commandant en chef l’Archiphylax et son assistant qui étaient responsables de l’ordre et de la sécurité. Le commandant en chef s’assurait également que les impôts étaient bien payés au trésor impérial.

L’une des principales dépenses de la confédération allait aux célébrations des fêtes. Des compétitions avaient lieu tous les quatre ans. Les présents et participations financières des riches citoyens aidaient à l’organisation de ces fêtes.

Le Letôon

Reconstitution du temple de Léto.

Le Létôon était le principal sanctuaire religieux de la Lycie antique. Le site faisait déjà antérieurement l’objet de pèlerinages en raison de l’existence d’une source sacrée liée au culte de la déesse mère. Au Ve siècle, il devint le sanctuaire dynastique de Xanthe rattaché au culte de Léto mère d’Apollon et d’Artémis. C’est Arbinas qui développa le Letôon qui devint bientôt le sanctuaire fédéral de tous les Lyciens. Des ambassadeurs d’Égypte et de Grèce venaient visiter le site sacré où le culte se perpétua jusqu’au VIIe siècle apr. J.-C.

La tradition rapporte que Léto avait voulu se rafraîchir avec ses deux enfants, Apollon et Artémis, auprès dune source où étaient honorées des Nymphes. Les gens des environs lui ayant refusé laccès à la source, Léto, pour les punir, les transforma en grenouilles ! Cette tradition explique la fondation du sanctuaire et la présence des monuments dont on voit encore les vestiges : un Nymphée   et trois temples, consacrés respectivement à Léto et à chacun de ses enfants.

© Archéologia - Éditions Faton
Le Létôon

Les trois temples hellénistiques sont disposés parallèlement les uns aux autres, avec au centre celui dédié à Artémis. Le temple de Léto est le plus important des trois. C’est un temple périptère   ionique   avec six colonnes en façade et onze sur les côtés. Il possédait une cella   et un opisthodome. La cellea était décorée d’une mosaïque sur laquelle il est possible d’identifier l’arc, la flèche et le carquois d’Artémis ainsi que la lyre d’Apollon. La restauration en cours (depuis 2000) présente une importance capitale pour connaître les cultes lyciens, car même hellénisé, labondance des découvertes qui y ont été faites encore récemment fournit la matière dune étude particulièrement documentée sur le fonctionnement dun sanctuaire antique. En tant que sanctuaire fédéral, on y affichait les textes des décisions officielles gravées sur pierre, doù labondance des trouvailles épigraphiques quon y fait aujourd`hui.

Les deux autres temples sont en très mauvais état. Au sud du temenos   qui entoure les temples, on peut encore voir les vestiges d’un nymphée datant de l’empereur Hadrien. Le théâtre a été édifié adossé à la colline située au nord est du site. Il date de la période hellénistique (cavea   avec un seul diazoma  ). Les assemblées de la confédération se tenaient peut-être dans ce théâtre.


 




Accueil | Plan  | Crédits  | Frise chronologique

 
  Dernière mise à jour : 8 juillet 2020
2005-2024 © Clio la Muse