Arabie & Levant
Nabatéens

Beidha

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La particularité du site de Pétra a facilité semble-t-il depuis longtemps son occupation humaine. Des fouilles archéologiques entreprises dans les années 50 ont révélées sur le site de Beidha, au nord du site de Pétra, un village néolithique, qui constitue avec Jéricho l’une des premières communautés agricoles connues du Proche-Orient. Occupé dès - 9000, le site a été abandonné pour des raisons inconnues vers - 6500.

© Jean Savaton
Site de Beidha.

Ce village comprend six niveaux d’habitations superposés. Les habitations ont bien évoluées durant toute la période d’occupation. Au départ, il s’agit de huttes en bois. La région était alors couverte de forêts de genévriers, de chênes et d’arbustes fruitiers (amandiers, pruniers...) où vivaient un gibier assez abondant (ibex, gazelles, ours, lièvres, chacals...). Puis apparaissent des maisons en pierre, de forme ronde, semi-enterrées et groupées en alvéoles.

L’ensemble du village, fondé sur une terrasse surélevée par rapport au torrent adjacent, a été totalement détruit par le feu. Le nouvel habitat évolue alors vers des constructions plus espacées et de forme rectangulaire. Cette communauté vivait d’agriculture (blé, orge), de cueillette, de chasse et d’élevage.

Le site a livré beaucoup d’objets rudimentaires (meules, broyeurs, pilons) mais aucune céramique. Les occupants devaient utiliser comme récipients des paniers en bois, parfois consolidés par du bitume. Le village commerçait probablement avec d’autres communautés parfois fort éloignées. Ceci expliquerait l’accumulation sur le site de certaines marchandises destinées à l’exportation (silex, ocre rouge et jaune, hématite) ou issues d’importations (obsidienne de Turquie, bitume de la Mer Morte, pierre-ponce et coquillages marins). Des traces d’extraction de sel à une heure de marche du site ont aussi été mises en évidence.

Plusieurs maisons contenaient des squelettes, notamment d’enfants, ce qui traduirait une mortalité infantile assez élevée. Curieusement, les crânes des adultes sont systématiquement séparés du reste du corps. On a identifié à l’extérieur du village ce qui pourrait être des sanctuaires : des enclos circulaires ou ovales délimités par des pierres.


 




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  Dernière mise à jour : 17 avril 2006
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