Arabie & Levant |
Nabatéens |
Sur le côté droit de l’ancien lit du Wadi, on aperçoit, deux cents mètres au-delà du Khazneh, un ensemble de tombeaux-tours superposés sur quatre niveaux. Chacune de ces constructions est surmontée d’une à deux rangées de merlons qui traduisent une influence assyrienne.
Creusé par les Nabatéens dans le versant sud du Djebel el-Madhbah, sous le règne d’Arétas IV, il fut ensuite agrandi par les Romains au détriment de la nécropole. C’est un théâtre de plan classique. Il est constitué de 34 rangées de gradins faisant face à un bâtiment de scène dont il ne reste que les fondations et quelques colonnes. De 3 000 à 4 000 spectateurs pouvaient y prendre place. Sous la scène étaient aménagés des magasins et le logement pour recevoir le rideau durant le spectacle. L’orchestre atteint 50 mètres dans sa plus grande largeur. Un ingénieux système d’écoulement des eaux redirigeait les eaux de pluie vers une citerne et évitait d’inonder la scène dès l’époque nabatéenne. Endommagé par le séisme de 363, il ne fut totalement abandonné qu’après celui de 747.
Son creusement a entraîné la destruction d’un grand nombre de grottes et de tombeaux préexistants, les cavités visibles sur la paroi du fonds en sont un ultime témoignage. Ceci n’a pu être décidé que pour des raisons socio-politiques très importantes et non pas seulement dans le but de réaliser un ouvrage destiné aux loisirs de la population. Il est donc peu probable qu’il était destiné, du temps des Nabatéens, à la représentation d’œuvres lyriques ou comiques, ce type de spectacle n’ayant d’ailleurs jamais connu un très grand succès auprès des populations indigènes, même après la conquête romaine. Le théâtre devait plutôt servir de lieu de réunions civiques et commémoratives en lieu et place de l’agora grecque ou du forum romain dont on a pas retrouvé à Pétra d’emplacement similaire.
Située en face du théâtre, elle est attribuée à Unaishu, ministre de la reine Shaqilat II (70 - 75). La façade est du type d’Hégra. Précédée d’une esplanade de 15 mètres sur douze, on accède à la porte par quelques marches. La chambre funéraire comporte onze loculi qui ont été pillé mais sur un fragment de dalle on a retrouvé l’inscription « reine de Nabatène » et une autre inscription au nom de Malichos II. Le triclinium est exceptionnel : il s’ouvre sur une cour à portiques et un obélisque en contrebas.
Elle constitue l’artère centrale de la cité. A l’identique du cardo maximus romain, elle était bordé d’échoppes et de logements. Le pavage date de l’époque romaine. C’est le long de cet axe, parallèle au cours du Wadi et large de près de six mètres, qu’ont été construit les bâtiments autour desquels s’organisait la vie quotidienne. On a identifié l’emplacement de trois places ou marchés, qui devaient servir aux opérations liées au trafic caravanier, et celui d’un nymphée sur la droite. Un peu plus loin sur la gauche se trouvaient les thermes.
Les nombreux éléments de décoration retrouvés sur place suggère une construction du temple dans le dernier quart du Ier siècle av. J.-C., à l’époque nabatéenne. On y accède depuis la rue à colonnades par un escalier monumental, le propylée , conduisant dans une première cour, le téménos inférieur.
Ce dernier est entouré sur les côtés est et ouest d’une triple colonnade (120 colonnes) terminée par une niche de chaque côté. C’est dans la niche ouest que l’on a retrouvé des chapiteaux de colonnes en forme de tête d’éléphant ainsi que de nombreuses pièces de monnaie, lampes et figurines de céramiques. Des canalisations souterraines et une citerne ont aussi été mises à jour. Au fond de l’esplanade se dressait un grand temple de 28 mètres de large sur 42 mètres de profondeur. Les proportions de l’ensemble et le choix d’implantation, sur l’un des points culminants du centre de la cité, laissent penser qu’il s’agissait de l’un des principaux bâtiments de Pétra.
Au centre, le pronaos renferme une structure très originale que l’on a surnommé le theatron en raison de sa forme en hémicycle. Les archéologues estiment que plus de 500 personnes pouvaient y prendre place ! Ceci suggère que le Grand Temple faisait peut-être office de bouleterion ou d’odéon , d’autant qu’à ce jour aucune dédicace à une divinité quelconque n’y a été découverte. La Brown University y entreprend chaque année une fructueuse campagne de fouille.
Il est appelé « temple aux lions ailés » en raison des sculptures couronnant les chapiteaux corinthiens des colonnes qui l’entouraient. La découverte et les fouilles de ce temple sont à porter entièrement au crédit des archéologues américains. Ce temple était entièrement dissimulé sous les gravats. Il a été découvert par une exploration préliminaire de la résistivité électrique des sols (technique employée pour la recherche des tombes étrusques). C’est l’un des monuments les plus originaux du site. Il semble que l’édifice, précédé de colonnades, arches et portiques, allaient jusqu’au Wadi Musa et l’enjambait. Construit vers 27 apr. J.-C. sous le règne d’Arétas IV, c’est dans son enceinte qu’on a découvert le plus fameux bétyle de Pétra. La cella se compose d’un grand podium entouré de dix colonnes permettant le rite de la circumambulation autour de l’idole.
Comme dans le Qasr el-Bint on y adorait le couple Dusara - Al-Uzza-Atargatis mais assimilé ici à Osiris et Isis.
La rue se termine par la porte à triple baie du téménos du Qasr al-Bint Firaun. Cette porte fut aménagée au IIe siècle. Elle était encadrée à l’origine de deux constructions ressemblant à des tours. Elle était décorée de petits panneaux stuqués représentant des bustes de divinités et des motifs géométriques dans un style hellénistique.
Nom arabe signifiant « le château de la fille du pharaon ». Il s’agit en fait du temple consacré à Dushârâ. La construction de ce bâtiment, dont la date est connue par une inscription (30 av. J.-C.), traduit de bonnes connaissances architecturales chez les Nabatéens.
Les vestiges offrent une idée partielle de l’importance initiale du monument. Une porte en bois en marquait l’entrée au bout de la rue à colonnade. Puis on accédait dans une grande cour dallée, de 180 mètres de long sur 65 mètres de large, constituant le téménos. A l’extrémité de cette cour se dressait un autel monumental qui correspond au bâtiment actuellement visible, de 23 mètres de haut et 28 mètres de côté. Constitué d’un assemblage de bloc de grès et de poutres en bois, il a bien résisté aux outrages du temps.
En son sein, un escalier de 22 marches de marbre blanc conduit au pronaos (A) délimité par quatre colonnes in antis. On accède alors à la salle barlongue de la cella (B) qui se compose de trois chambres accolées. Celle du milieu (C) abritait le bétyle de Dushârâ, représenté par une pierre rectangulaire, deux fois plus hautes que large sur une base en or. Cette pierre était destinée à recevoir des libations de sang du petit bétail ou des chameaux sacrifiés.
Les deux chapelles latérales (D) disposaient d’un escalier (E) permettant d’atteindre le sommet du temple. La présence éventuelle d’une terrasse supérieure destinée à des cérémonies religieuses de plein air n’est pas prouvée pour autant même si Strabon mentionne que les Nabatéens auraient rendu un culte au soleil sur un autel dressé sur le sommet du temple. Les chapelles latérales devaient être des salles de repos des prêtres officiant ou pouvaient servir pour des banquets rituels.
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