Arabie & Levant
Nabatéens

Le Khazneh Firaoun

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© Jean Savaton
Façade du Khazneh.

Son emplacement, au sortir du Siq, sa décoration et sa dimension (30 m de large sur 43 m de haut) symbolise la grandeur et le mystère de Pétra. C’est certainement le monument le plus célèbre et le plus fascinant de Pétra. L’urne sommitale était sensée, selon une croyance bédouine solidement ancrée, contenir un trésor, d’où son état actuel, fortement endommagé par les impacts de tirs destinés à percer l’urne. Cette croyance a valu au monument son nom arabe qui signifie le « trésor du pharaon », les bédouins attribuant une origine égyptienne aux constructions de Pétra. La date de sa construction est soumise à controverses, entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIe siècle de notre ère ! L’édifice est certainement un tombeau royal, peut-être celui d’Arétas IV.

La façade a été taillée dans le grès rose de la montagne. On peut encore apercevoir les encoches qui ont servies à accrocher les échafaudages. D’inspiration hellénistique classique, la décoration rappelle le style corinthien   le plus élaboré tel que l’on le concevait à Alexandrie, capitale de l’Égypte ptolémaïque, avec laquelle les Nabatéens entretenaient d’étroites relations commerciales. C’est peut-être de ce côté qu’il faut rechercher l’origine de la légende du pharaon et de son trésor.

Décoration de la façade

© Jean Savaton

Le registre inférieur se compose de six colonnes à chapiteau   corinthien dont l’une fut soigneusement restaurée en 1960. Les panneaux latéraux sont décorés de deux cavaliers assimilés aux Dioscures. Comme dans la mythologie grecque, les Dioscures étaient chargés de conduire l’âme des héros dans les Champs Élysées, beaucoup d’historiens considèrent que le Khazneh est un tombeau. A mi-niveau, la frise, de style classique, se compose de motifs végétaux en rinceaux. Le fronton triangulaire se termine par deux lions, un de chaque côté.

Le registre supérieur se compose d’un édifice central circulaire, la tholos, et de panneaux latéraux composant un péristyle  . Sur la tholos des divinité sont sculptées en haut-relief. Celle du centre tient une corne d’abondance dans une main et une patère dans l’autre, attributs traditionnels d’Isis Tyché, déesse de la Fortune. Les attributs de cette déesse figurent d’ailleurs sur le fronton du registre inférieur : disque solaire entouré de deux cornes et d’épis de blé.

© Jean Savaton
Tholos avec statue d’Isis.
© Jean Savaton
Amazone brandissant une hache.

Les panneaux latéraux représentent des Amazones brandissant une hache au-dessus de leur tête. Les panneaux d’entrecolonnement   en renfoncement sont décorés de victoires aillées. Chaque demi-fronton supérieur se termine aux angles de façade par un aigle en acrotère.

L’intérieur du Khazneh

Le vestibule s’ouvre sur trois salles. La grande salle, au fond, fait près de 150 m2 : 11 mètres de profondeur, 13 mètres de large et 10 mètres de haut. On y accède par un petit escalier. L’absence de loculi dans chacune des salles ne plaide pas pour la thèse du tombeau, le Khazneh serait donc plutôt un mausolée commémoratif en l’honneur d’un roi divinisé, à moins que l’alcôve du fond contenait peut-être initialement un sarcophage, pillé et détruit depuis.

Les deux autres salles se distinguent par une porte surmontée d’un œil de bœuf légèrement ouvragé. Par un étonnant contraste avec la façade extérieure, l’intérieur du tombeau est d’une sobriété monacale : les parois sont nues. La décoration intérieure était peut-être constituée d’un décor stuqué fixé aux parois.


 

Portfolio

<p>Vestibule du Khazneh.</p> <p>Chapiteaux corinthiens.</p> <p>Oeil de boeuf.</p>


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  Dernière mise à jour : 31 décembre 2021
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