Arabie & Levant
Nabatéens

Pétra byzantine et musulmane

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Période byzantine

Vers 358, Pétra devient le siège d’un évêché métropolitain lors de la création d’une nouvelle province, la Palestina Salutaris. Le moine syrien Barsauma, par son prosélytisme, convertit la cité au christianisme entre 419 et 422. Plusieurs édifices antérieurs sont réutilisés par les chrétiens, notamment le Tombeau à l’urne qui devient une cathédrale sous l’évêque Jason en 447 et le tombeau connu sous le nom d’El Deir.

A la fin du Ve siècle, une église à trois nefs est bâtie dans la plaine centrale de la cité en réemployant des matériaux issus de constructions antérieures. Un baptistère en forme de croix, toujours visible aujourd’hui, jouxte l’église. Peu après, l’église est réaménagée et agrandie, pourvue d’une cour d’entrée avec bassin. Le sol est décoré de deux grandes mosaïques qui ont été magnifiquement restaurées par les archéologues américains : elles personnifient les Saisons, l’Océan, la Terre et la Sagesse. L’église fut détruite par un incendie à la fin du VIe siècle.

Cet incendie est d’ailleurs à l’origine d’une découverte archéologique exceptionnelle : carbonisés mais non brûlés, environ cent cinquante rouleaux de papyrus y ont été retrouvés en 1993. Il s’agit de documents privés concernant des propriétés situées à Pétra et dans d’autres villes des environs (ventes, achats, testaments, conflits de voisinage) datant de 528 à 583. Par ses documents, l’on sait qu’à cette période Pétra n’est plus une cité caravanière, son développement repose uniquement sur l’agriculture.

Progressivement, Pétra tombe dans l’oubli. Des anachorètes chrétiens s’installèrent par la suite dans les tombeaux existants ou creusèrent de nouveaux abris. En 363, un violent séisme ravage la cité et détruit la plupart des édifices. Ceux-ci ne seront pas reconstruits, ce qui laisse à penser que le site est déjà sur la voie de l’abandon.

Conquête musulmane

Lors de sa prise par les musulmans Pétra est déjà une cité anonyme. Pétra, à l’écart de la route du pèlerinage à la Mecque, présente peu d’intérêt. Les croisés y construisirent un fort sans réel intérêt stratégique qu’ils occupent de 1154 à 1216. Au XIIIe siècle, Baudouin II disperse les habitants du « Val Moyse ». On sait par la chronique de Nuweri que le sultan arabe Baybars en route vers Kérak, pour déjouer un complot, depuis le Caire y aurait fait une visite en 1276. Le chroniqueur, s’il évoque bien les tombes, qu’il prend pour des maisons, semble plus impressionné par l’ancienne forteresse franque, que par les monuments de Pétra. "Ce sont des excavations dans la montagne aux formes magnifiques, habitations décorées de colonnes et munies de portes ; les façades de ces maisons sont ornées de sculptures taillées dans la pierre au ciseau et toutes gravées d’images et de formes. On retrouve à l’intérieur des salles voûtées, des banquettes qui se font vis-à -vis, des trésors et des harems." Jusqu’au XIXe, Pétra est tombé dans l’oubli.


 




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  Dernière mise à jour : 17 avril 2006
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