Arabie & Levant
Nabatéens

Arts et architecture

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© Jean Savaton
Le Khazneh au sortir du Siq.

Les multiples fouilles archéologiques de Pétra ont livré en abondance des poteries locales, reconnaissables à leur finesse et à leur décoration de motifs végétaux, et des figures de terre cuite ou de bronze représentant des animaux ou de petits personnages. Bien qu’encore indépendante, Pétra subit déjà fortement l’influence romaine, notamment au niveau culturel : les constructions de cette époque et les pièces de monnaie évoquent déjà le style gréco-romain qui va se répandre progressivement dans la région. La plupart des monuments encore visibles dateraient du Ier siècle av. J.-C. Mais il est bien difficile de distinguer ce qui fut construit par les Nabatéens eux-mêmes, de ce qui date de l’occupation romaine, d’autant qu’après le séisme de 113 apr. J.-C. de nombreuses reconstructions furent entreprises.

On peut imaginer que les rois nabatéens ont fait venir des architectes d’Alexandrie pour réaliser leurs premiers monuments d’envergure et que progressivement une école locale s’est dégagée. L’agencement intérieur des tombeaux visibles à Pétra est particulièrement sommaire, quasi-monacal. mais on ne doit pas oublier qu’après de multiples pillages, les tombeaux ont été réutilisés ou transformés dès l’époque byzantine.

L’influence gréco-romaine est particulièrement sensible dans la décoration des temples et tombeaux : peintures murales composées de décors à la grecque, décor corinthien  , colonnes à chapiteaux classiques, frises à triglyphes et métopes, parement de marbre et de stuc, représentation de divinités du panthéon grec avec les attributs typiques. Par contre, l’originalité nabatéenne transparaît dans un rapport à l’urbanisme et à l’architecture très différent de celui de Rome ou de la Grèce classique. La cité n’est pas compartimentée par la voirie, c’est une ville orientale où les quartiers délimitent les tribus qui s’installent au gré du relief et du réseau hydraulique. Les temples sont de forme carré ou cubique, les espaces sont plus larges que profonds.

Cette dualité de l’art nabatéen à Pétra n’est pas étrangère au charme qui se dégage de la cité. Ce syncrétisme artistique se retrouve aussi à Palmyre mais absolument pas à Jerash. Le style nabatéen des tombes d’Hegra, préservé des influences étrangères, est resté beaucoup plus pur.


 




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  Dernière mise à jour : 3 juin 2015
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