Monde Grec
Minoens

Linéaire A et B

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Les Hiéroglyphes minoens

Disque de Phaistos.

Evans avait identifié trois types d’écriture sur différents objets exhumés du palais de Cnossos, tablettes en terre crue durcies par un incendie, sceaux, vases en terre cuite ou en pierre, bijoux... Il appela ces trois écritures « hiéroglyphique », « linéaire A » et « linéaire B ». On utilise encore ces dénominations.

L’écriture hiéroglyphique minoenne est composée de quatre-vingt dix signes et d’idéogrammes, c’est à dire d’images de concepts ou d’objets reconnaissables (têtes d’animaux, parties du corps humain, silhouettes humaines) mais dépourvus de toute valeur phonétique. Le hiéroglyphique minoen figure sur des tablettes et sur des sceaux administratifs.
Le disque en terre cuite, dit disque de Phaistos, est gravé sur les deux faces de 242 signes en spirale. Si certains signes ont été identifiés, les spécialistes ne sont toujours pas parvenus pour autant à déchiffrer cette écriture : les tentatives d’Evans sont restées peu concluantes et très controversées.

Comme pour les hiéroglyphes égyptiens, les hiéroglyphes minoens ont dû évoluer progressivement vers une signification phonétique.

Le Linéaire A

A la fin de la période protopalatiale, une écriture plus stylisée apparaît, appelée Linéaire A, qui comporte 70 signes et au moins 164 idéogrammes. Cette écriture n’a pas encore été déchiffrée.

Malia : tablette d’argile en linéaire A.

Les archéologues ont retrouvés de nombreux sceaux, de petites tablettes et des disques recouverts d’inscription en linéaire A à Cnossos, Phaistos, Malia, Tylissos, Palaikastro. Les archéologues ont longtemps considérés que le linéaire A découlait de l’écriture hiéroglyphique. Plusieurs découvertes récentes contredisent cette hypothèse : les deux écritures ont coexisté et étaient peut-être utilisées pour des usages différents.

Le linéaire B

L’écriture dite linéaire B a été déchiffrée en 1952 par l’Anglais Michael Ventris. Le linéaire B reprend la plupart des signes du linéaire A. La langue utilisée, principalement sur des tablettes en terre crue, est une forme archaïque de grec. Cette écriture comporte 87 syllabogrammes et une centaine d’idéogrammes, c’est donc une écriture syllabique et non alphabétique. C’est une invention des Mycéniens pour transcrire leur langue qui est une langue grecque. Elle restera en usage jusqu’au moment de la destruction de la plupart des palais mycéniens aux environs de 1200 av. J.-C. Les textes qu’avaient restitués les fouilles de Cnossos, Pylos, Mycènes, Tirynthe, Midéa et Thèbes étaient écrits dans le dialecte mycénien.

Les tablettes retrouvées sont essentiellement des archives administratives ou des inventaires : mesures d’olives, de vin, nombre de roues de char ou de trépieds produits, moutons, chevaux, bœufs, blé, orge, épices, ainsi que les lopins de terre labourés et les taxes collectées. On a retrouvé extrêmement peu de graffitis et aucune inscription publique en linéaire B, ce qui laisse penser que peu de gens en dehors des scribes étaient capables de le lire et peut-être encore moins de l’écrire. Des tablettes découvertes sur d’autres sites confirment que les inventaires en linéaire B étaient caractéristiques des systèmes complexes qui régissaient le commerce, l’industrie et la fiscalité dans l’économie mycénienne. On sait grâce à ces tablettes que les Mycéniens avaient développé l’élevage des moutons pour le tissage de la laine et que sur l’île plusieurs ateliers fabriquaient des chars.


 




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  Dernière mise à jour : 19 septembre 2006
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