Monde Grec |
Minoens |
"Minos est le premier qui, à notre connaissance, ait possédé une flotte. Il étendit sa domination sur la majeure partie de la mer qu’on appelle aujourd’hui hellénique et régna sur les Cyclades. C’est lui qui, dans la plupart d’entre elles, établit les premières colonies organisées, après en avoir chassé les Cariens. Il en confia le gouvernement à ses fils. Et pour mieux assurer la rentrée de ses revenus, il fit naturellement tout ce qu’il put pour débarrasser la mer des pirates." [1]
Les sites de bord de mer comme ceux de Zakros, de Mochlos ou de Malia étaient potentiellement très exposés à des raids maritimes ennemis mais l’absence de fortification sur ces mêmes sites, et d’une manière plus générale dans toute la Crète minoenne, traduisent la sécurité intérieure et extérieure que connut l’île durant la première moitié du IIe millénaire. La maîtrise des mers par les Minoens transformait de fait la Crète en sanctuaire inviolable. On peut alors légitimement parler de « pax minoica ». Mais plus tard, les vaisseaux minoens ne purent freiner l’expansion mycénienne et s’opposer à la conquête de la Crète.
Les découvertes archéologiques confirment une certaine forme d’expansionnisme commercial des Minoens. On a retrouvé des céramiques du type de Camarès en Argolide, à Egine, en Égypte, en Syrie, à Byblos et Ougarit. A l’époque néopalatiale, de petites colonies minoennes s’implantent en mer Egée (Cythère, Milo, Rhodes ) et selon la tradition grecque, il existait plusieurs villes du nom de « Minoa » qui devaient être à l’origine autant de petits comptoirs de commerce. Les implantations minoennes traduisaient une certaine hégémonie. La légende du Minotaure s’explique peut-être par le lourd tribut imposé aux Athéniens après leur défaite face aux Minoens.
C’est la puissante flotte minoenne qui en 1482 av. J.-C. transporta du Liban vers l’Égypte de Thoutmosis III le bois de cèdre nécessaire à la construction des temples.
Les Minoens exportaient leurs productions agricoles (huile d’olive, vin, safran) vers l’Égypte comme l’attestent les représentations « des cadeaux des Keftious » figurant dans les tombes de dignitaires égyptiens du XVe siècle. En échange, ils importaient de l’or, des lapis-lazulis venus d’Afghanistan via la Mésopotamie, des tissus, des vases en pierre, des oeufs d’autruche d’Égypte et de Libye, des perles d’ambre venues de l’Europe du Nord, des singes pour les jardins royaux et même des esclaves noirs.
Toute la métallurgie (or, argent, plomb, cuivre, étain) était issue de la transformation de minerais importés, notamment du cuivre de Chypre, la Crète ne disposant pas de ressources propres. De ce fait, le commerce avec les royaumes extérieurs était primordial. Des textes du palais de Mari mentionnent l’arrivée de Crétois venus jusqu’à Ougarit pour acheter de l’étain.
Il ne semble pas que les Minoens aient fait usage de la monnaie.
[1] Thucydide, La Guerre du Péloponnèse, I, 4.
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Dernière mise à jour : 25 août 2007 2005-2024 © Clio la Muse |