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La Nubie correspond au territoire qui s’étend depuis le sud d’Assouan (première cataracte ) au moins jusqu’au confluent du Nil Blanc avec le Nil Bleu, à hauteur de l’actuelle Khartoum, la capitale du Soudan. Les anciens Égyptiens faisaient la distinction entre une Basse-Nubie (Wawat) et une Haute-Nubie (Koush), et situaient leur frontière au niveau de la deuxième cataracte du Ouâdi Halfa. La Basse-Nubie appartient aujourd’hui à l’Égypte, tandis que la Haute-Nubie se trouve en territoire soudanais.
Les plus anciens textes égyptiens décrivent déjà la Basse-Nubie comme la terre par laquelle transitaient vers l’Égypte toute sorte de minéraux, l’or et les objets exotiques africains, comme l’ébène, l’ivoire, les peaux de léopard, les plumes d’autruche, les queues de girafe, les animaux rares ; le pays fournissait en outre d’excellentes recrues à l’armée égyptienne et aux forces de police.
L’occupation de la Nubie par les pharaons égyptiens s’effectua graduellement : la deuxième cataracte fut atteinte au cours de la Ire dynastie ; pendant le Moyen Empire, la frontière méridionale de l’Égypte fut fixée à Semneh, au sud de la deuxième cataracte, et Sésostris III (XIIe dynastie) inaugura l’exploitation systématique du territoire conquis ; au cours du Nouvel Empire, surtout du fait de Thoutmosis III (XVIIIe dynastie), l’Égypte étendit sa domination bien au-delà de la quatrième cataracte. La Nubie fut dotée d’une administration autonome, et les pharaons, notamment Ramsès II (XIXe dynastie), y construisirent de grands temples.
Profitant de la décadence de l’Égypte, à la fin du Nouvel Empire, la Nubie reconquit son indépendance. Elle établit sa capitale à Napata, ville située en aval de la quatrième cataracte, au pied du Gébel Barkal (« montagne pure »), la montagne sacrée du dieu Amon, dont le temple, construit par Thoutmosis III et restauré par Ramsès II, fut à nouveau remis en état et agrandi, en sorte qu’il devint une réplique de celui de Karnak.
Par la suite, les souverains koushites entreprirent la conquête de l’Égypte, où ils fondèrent la XXVe dynastie (vers 780-656 av. J.-C.). Les pharaons de cette dynastie y firent construire leur pyramide et y embellirent les temples d’Amon. Chassés par les Assyriens, après que ceux-ci furent parvenus à Thèbes et l’eurent pillée (663 av. J.-C.), ils se retirèrent à nouveau dans leur capitale pour prendre progressivement leurs distances avec l’Égypte et sa culture.
La civilisation nubienne se développa de manière toujours plus autonome, surtout après le transfert de la capitale à Méroé, correspondant à l’actuelle Kabouchia, au nord de la sixième cataracte, au VIe siècle av. J.-C. en tant que capitale du royaume pharaonique de Koush. Au IVe e IIIe siècle av. J.-C., sur le site de Méroé, les souverains nubiens se firent construire des pyramides très pentues (70°) ne dépassant pas 20 à 25 mètres de hauteur. Les trésors qui y furent découvert au XIXe siècle passèrent d’abord pour des faux égyptiens avant d’être reconnus authentiques grâce aux travaux de Richard Lepsius.
Napata conserva longtemps son hégémonie religieuse, et les rois venaient se faire enterrer face au Djebel Barkal. Par la suite, les nécropoles royales furent transférées à Méroé, et les voies commerciales privilégièrent également la nouvelle capitale. A l’époque d’Auguste, le royaume était dirigé par une femme, appelée la Candace. Le déclin de Napata et Méroé fut consommé avec leur destruction par le préfet romain Gaius Petronius, en 25 av. J.-C.
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