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Dans la civilisation égyptienne, les chapiteaux prirent soit la forme de feuilles de palmier tournées vers l’intérieur, soit celle de la fleur de lotus ou celle du papyrus. A partir de la Basse Epoque, les chapiteaux de la salle hypostyle des temples, comme ceux des portiques, se différencièrent les uns des autres, et les types déjà connus s’enrichirent de nouveaux modèles, extrêmement variés et composites. Philae en offre de très beaux exemples. On appelle « hathorique » le genre particulier de chapiteau qui représente le visage de la déesse Hathor sur deux, voire sur quatre de ses faces, comme dans la salle hypostyle du temple de Dendéra.
Le terme mammà¬si, mis en usage par J.-F. Champollion, signifie, en copte, le « lieu de la naissance ». Il sert à désigner les édifices annexes des grands sanctuaires de la fin de la Basse Époque, où se déroulait le mystère annuel de la naissance du dieu-fils.
Ceux qui sont parvenus jusquà nous, à Philae, Edfou ou Dendéra, présentent de grandes ressemblances architecturales ; leurs murs portent des scènes en rapport avec le mariage divin et la naissance de l'enfant-dieu à qui, en dernière instance, on identifiait le [pharaon->art602#pharaon]. Les représentations du dieu [Bès->art710#Bes] sur les chapiteaux, ses images et celles des déesses [Thouéris->art710#Thoueris], [Hathor->art710#Hathor] et [Isis->art710#Isis] sur les murs visaient à protéger la jeune accouchée.
Les mammisis ont été construits transversalement par rapport à l'axe du temple principal et comportent un péristyle fermé par des murs d'entrecolonnement. Ils devaient reproduire les cabanes construites provisoirement à l'extérieur de l'habitation à l'occasion de la naissance d'un enfant : c'est la raison pour laquelle ils ont été édifiés en dehors de la maison du dieu.
<a name="mastaba"><h2>mastaba</h2></a>
Le terme arabe mastaba signifie « banquette ». En égyptologie, il désigne les tombes privées datant de l'[Ancien Empire->art570#ancien] qui sont disposées en quartiers réguliers à Gizeh, Saqqara ou ailleurs, autour de la pyramide royale. Durant l'Ancien Empire, seul le [pharaon->art602#pharaon], en tant que dieu, avait droit à l'au-delà , mais il pouvait en concéder la jouissance à ceux qui, par leur activité, avaient été ses proches au cours de sa vie, et étaient donc appelés à le servir aussi après sa mort. Cette concession se concrétisait par le don d'une tombe « un mastaba » et du mobilier funéraire nécessaire au défunt. Les mastabas des fonctionnaires d'un pharaon se regroupaient tout naturellement autour de la pyramide de leur souverain, reconstituant ainsi l'image idéale de sa cour.
Les mastabas ont une superstructure de forme rectangulaire, aux murs légèrement inclinés et revêtus de calcaire. Un puits conduisait à la chambre souterraine destinée à recevoir le mobilier funéraire du défunt ainsi que le sarcophage contenant son corps momifié.
D'autres objets, vivres et boissons étaient placés dans les salles supérieures, dont les murs étaient entièrement décorés de scènes relatives à la vie de la campagne et aux différentes activités humaines. Ces images avaient pour fonction de procurer magiquement au mort tout ce qu'il lui fallait dans la vie de l'au-delà , c'est-à -dire tout ce dont il avait eu besoin de son vivant : pain, viande, légumes, boissons comme le vin et la bière, tissu pour faire des vêtements. Obéissant au motif dit
« en façade de palais », la superstructure présente une succession élaborée de redans formant des niches. Au fond de la niche située près de l'angle sud-est du mastaba était disposée une stèle qui figurait le défunt devant une table chargée d'offrandes. Par la suite, la stèle a pris place dans le panneau supérieur de la « fausse porte », elle aussi aménagée dans le fond de la niche, qui s'agrandit plus tard pour former une salle accessible aux vivants.
On y brûlait de l'encens en l'honneur du défunt et, sur une table, on déposait une offrande funéraire de nourritures et de boissons que l'âme du mort pouvait consommer en sortant de la tombe grâce à la fausse porte. D'étroits soupiraux permettaient à la statue du défunt, placée dans une salle située au-dessous, de recevoir les offrandes et de respirer l'odeur de l
encens.
Le terme grec obelàskos signifie « brochette » ; en égyptologie, il désigne un monument généralement monolithique de forme allongée à base carrée, qui s’affine vers le haut et s’achève par un sommet pyramidal. Il apparut avec le culte prédynastique voué au benben d’Héliopolis , la pierre sacrée qui, dans la théologie égyptienne, aurait été la première à surgir des eaux primordiales et sur laquelle le soleil se posait à son lever.
L’obélisque commença à devenir un monument indépendant sous la Ve dynastie, dont les représentants étaient précisément originaires d’Héliopolis et pour la plupart liés au clergé de la principale divinité locale, le dieu Rê. Très vite, les obélisques se répandirent dans toute l’Égypte. Ils se multiplièrent au cours du Nouvel Empire et furent de plus en plus souvent érigés par groupes de deux, en l’honneur d’Amon-Rê, à l’entrée des temples.
Taillés dans le granit rouge d’Assouan, ils présentaient un sommet scintillant, fait de bronze ou, plus fréquemment, d’or ou d’électrum. Leur hauteur et leur poids diffèrent selon les exemplaires. L’obélisque le plus grand serait toutefois celui qui gît, inachevé à Assouan : il atteint près de 42 m de hauteur, pour un poids de plus de 1.000 tonnes.
Le terme « pylône », du grec pylôn, « grande porteé », désigne le mur monumental, percé d’une ouverture, qui précède le temple égyptien. Composé de deux massifs séparés par un portail, le pylône donne accès à une cour à ciel ouvert au fond de laquelle se trouvent la salle hypostyle et les salles souterraines. Les murs des deux massifs latéraux sont inclinés et s’achèvent par une modénature . Par sa forme, la construction évoquait les deux collines de l’horizon entre lesquelles naissait le soleil.
La façade du pylône était décorée de banderoles placées sur de longues hampes insérées dans des cavités creusées à cet effet dans la pierre. Les temples égyptiens peuvent comporter un ou plusieurs pylônes ; celui de Karnak en compte dix, disposés le long de ses deux axes principaux.
Les anciens Égyptiens désignaient la pyramide par le terme mer. Ce sont probablement les Grecs qui donnèrent au monument son nom de pyramàs (« galette »), mot alors utilisé pour nommer une sorte de gâteau de farine. Ce monument doit très certainement son origine au monticule de sable qui scellait les tombes de l’époque prédynastique, alors de simples fosses. Par la suite, au cours des premières dynasties, le puits au fond duquel était déposée la momie fut coiffé d’une structure rectangulaire aux murs inclinés, connue sous le nom de mastaba.
Le tombeau royal et le tombeau privé ne se différencièrent qu’au début de la IIIe dynastie : Imhotep conçut alors pour Djéser la pyramide à degrés de Saqqara. A partir de ce monument, et pendant tout l[Ancien Empire->art570#ancien], la pyramide devint la tombe royale par excellence, et cet usage fut repris au [Moyen Empire->art570#moyen] par les souverains des XIIe et XIIIe dynasties.
Du point de vue du symbolisme magico-religieux, la pyramide évoquait probablement la colline surgie des eaux primordiales et où était né le soleil, qui devait ensuite donner lui-même naissance au monde. Mais la pyramide était aussi l'échelle que le pharaon défunt pouvait gravir pour retourner dans le monde des dieux d'où il était issu, ou encore la transcription architecturale des rayons du soleil qui, par une trouée des nuages, se répandent sur la terre.
On sait bien peu de choses sur la technique de construction de ces monuments grandioses. Les seules informations antiques disponibles à cet égard figurent dans l'œuvre d'Hérodote.
Le complexe de la pyramide comprenait un temple situé en aval et relié à un embarcadère auquel le cortège funéraire royal parvenait en barque par un canal dérivé du Nil. Depuis ce temple, un couloir monumental menait au temple funéraire, généralement adossé au côté oriental de la pyramide. Les mastabas des personnages privés se regroupaient autour de la pyramide du pharaon. On connaît actuellement en Égypte quatre-vingts pyramides environ, diversement conservées.
<a name="rampe"><h2>rampe</h2></a>
La rampe, ou couloir monumental, était une voie processionnelle qui reliait le temple situé en aval de la pyramide au temple funéraire. A l'origine, il s'agissait d'une route pavée de calcaire ou de briques et flanquée de deux murs; par la suite, elle devint une sorte de galerie couverte par un toit. Ce dernier, ou le sommet des murs, était percé d'ouvertures destinées à l'aération et à l'éclairage. Les murs latéraux, lisses au départ, se couvrirent progressivement de bas-reliefs, et l'on peignit le plafond en bleu, avec des étoiles jaunes. La procession qui escortait le corps momifié vers la pyramide, avec tout son mobilier funéraire, empruntait cette rampe.
<a name="sphinx"><h2>Sphinx</h2></a>
Le sphinx égyptien présente d
ordinaire un corps de lion et une tête de pharaon, et il s’agit donc, à la différence de son homologue grec, d’un être masculin. Rares sont les cas où il est féminin (sphinx de reines). Les anciens Égyptiens le désignaient du terme de scesep-anekh, « statue vivante » ; plus tard, les Grecs, du fait des analogies qui existaient avec leurs propres êtres fabuleux, les appelèrent sphinx. Le sphinx égyptien est un gardien bienveillant, il représente en effet la force souveraine, implacable envers les rebelles et les ennemis de la royauté ; en tant que félin, il est invincible au combat.
Dans la double rangée de sphinx qui flanquent les allées d’accès aux temples, le pharaon se multiplie en d’innombrables lions pour mieux veiller sur son sanctuaire. Si le sphinx a une tête de bélier, l’animal sacré d’Amon, le pharaon est représenté entre ses pattes, se plaçant ainsi sous la protection du dieu, qui s’incarne dans le lion pour défendre sa demeure sacrée.
Le sphinx le plus célèbre d’Égypte est sans conteste celui de Gizeh, dont le visage est celui de Khéphren (IVe dynastie). Veillant sur la pyramide du pharaon, il fut considéré au cours du Nouvel Empire comme une manifestation du dieu Harakhty, version grecque de l’égyptien « Horus à l’horizon », c`est-à -dire le soleil à son lever.
Le temple de l’Égypte antique constituant une reproduction de l’univers, ses colonnes étaient considérées comme les supports du ciel et comme la représentation du premier bosquet de papyrus né sur la colline primordiale, où était advenue la création. Cette idée a donné naissance à trois sortes de colonnes qui empruntent respectivement leur forme au palmier, au lotus et au papyrus : la première comporte un fût cylindrique lisse que surmonte un chapiteau orné de palmes tournées vers l’extérieur ; la deuxième imite un faisceau de tiges de fleurs de lotus fermées ou, plus rarement, ouvertes ; la troisième rappelle un faisceau de tiges de papyrus et présente un fût étranglé de la base duquel s’échappent des feuilles.
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