Europe
Étrusques

Écriture, langue et inscriptions étrusques

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L’écriture étrusque est lisible puisqu’elle est écrite dans un alphabet qui diffère peu de l’alphabet grec. Ce sont donc probablement les Grecs qui leur ont transmis l’alphabet. Le plus ancien des abécédaires connus, celui de Marsiliana d’Albegna, date du début VIIe siècle. Cet alphabet comporte vingt-six lettres mais la langue étrusque ne comporte que 22 sons. Il inclut des signes inusités des Grecs mais connus des Lydiens (la consonne « F » correspond ainsi à un « 8 »). L’ordre de classement des lettres est quelque peu différent et certains caractères n’existant pas en grec font l’objet d’une transcription particulière. Car, l’alphabet est un outil qui doit servir à transcrire aussi bien le grec des cités de Grande Grèce que la langue des Villanoviens.

Alphabets grecs, étrusque et latin.

Il est donc possible de lire les inscriptions étrusques qui sont généralement écrites de droite à gauche, plus tardivement elles seront de gauche à droite. La plupart des inscriptions sont aussi compréhensibles. A l’origine, elles sont à caractère commercial puis très vite elles servent à marquer la possession de la terre ou d’objets (inscriptions sur des bornes et sur des céramiques) ou ce sont des épitaphes et des ex-votos très courts, contenant des noms propres. Comme toutes les inscriptions archaïques, les difficultés de lecture tiennent autant de la qualité de conservation des inscriptions que de l’absence fréquente de coupures entre les mots.

Table de Cortone

La langue étrusque résiste encore aux tentatives de déchiffrement. L’étrusque n’appartient pas à la famille des langues indo-européennes. Il présente certaines particularités grammaticales avec les dialectes lycien, carien et lydien. C’est aussi une langue agglutinante, c’est à dire qui accole des suffixes au radical des mots (comme le basque ou le turc). Elle se caractérise par une propension à la répétition. Autre curiosité, les nombres se forment par soustraction : par exemple, on ne dit pas « vingt-six » mais « quatre ôtés de trente ».

Les textes plus longs sont rares : seuls huit textes étrusques sur les quelques douze mille inscriptions connues dépassent les quarante caractères, comme les lamelles d’or de Pyrgi, la tuile de Capoue, la tablette de Cortone ou le linceul de la momie de Zagreb. Ce dernier texte fut écrit sur une bande de lin qui a servi ultérieurement à envelopper une momie. Il comporte plus de 1200 mots, bon nombre d’entre eux relevant d’un vocabulaire religieux. La tuile de Capoue est semble-t-il aussi un texte religieux. Les lamelles d’or de Pyrgi furent retrouvées dans les fondations d’un temple de la zone portuaire de Caere. Elles étaient originellement clouées sur un cadre de bois. Deux d’entre elles sont rédigées en langue étrusque et la dernière en langue punique. Il s’agit d’un texte de dédicace au temple, malheureusement le texte punique ne semble pas être la traduction exacte du texte étrusque, ce qui empêche de faire la correspondance. Quant à la cippe   de Pérouse et à la table de Cortone, qui ne fut découverte qu’en 1992, elles semblent faire référence à un contrat de propriété.


 

Portfolio

<p>Cippe de Pérouse.</p> <p>Lamelles d'or de Pyrgi.</p>


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  Dernière mise à jour : 20 mars 2008
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