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Le phare fut construit à l’extrémité orientale de l’île de Pharos, d’où le nom donné au monument, par l’architecte Sostrate de Cnide, commencé sous Ptolémée Sôter et achevé vers 280 sous Ptolémée II. A cette époque, l’île fut réunie à la terre par un chaussée de sept stades, appelée de fait l’Héptastade, qui scinda la baie d’Alexandrie en deux ports, l’Eunostos limen (« le port du bon retour ») à l’ouest et le Megas Limen (« le grand port ») à l’est moins bien abrité mais plus profond. Ces deux bassins communiquaient par deux bras de mer enjambés par deux ponts dans la chaussée.
Plusieurs auteurs antiques n’ont pas caché leur admiration pour cette réalisation ingénieuse et élégante, le plus grand phare de toute l’Antiquité, faisant partie des Sept Merveilles du monde. La description la plus précise nous en est donnée par un manuscrit arabe du XIIe siècle d’Ibn al Sayg. D’après l’auteur, le phare se dressait sur une plate-forme, haute de 12 coudées (6,96 m), en trois étages : le premier de forme carrée haut de 70 mètres environ, le second octogonal haut de plus de 30 mètres et le dernier cylindrique haut de 9 mètres couronné de huit colonnes, renfermant la lanterne, surmontées d’une coupole au-dessus de laquelle se dressait une statue vraisemblablement Zeus ou Poséïdon. On a estimé la hauteur totale à 120 mètres. La flamme était obtenue par la combustion de bois résineux. Il est vraisemblable que des miroirs convexes en métal renvoyaient la lumière qui était visible à 50 kilomètres.
Le phare devint rapidement l’emblème d’Alexandrie et il fut représenté sur les pièces de monnaie, des mosaïques (à Jerash notamment) et l’on a retrouvé à Begram un vase en verre figurant sans doute le phare d’Alexandrie. Toutes ces reproductions ne sont pas concordantes. Un tremblement de terre en 1303 détruisit le monument dont l’emplacement est peut-être actuellement occupé par le fort turc de Qait Bey.
Le grand port se composait de cinq grands secteurs : le cap Lochias, la côte antique, la péninsule du Poseidium, l’île d’Antirhodos et le port occidental. Les fouilles archéologiques sous-marines de l’équipe de Franck Goddio ont révélées que le grand port comportait lui-même trois petits ports indépendants dans sa partie orientale, dont l’un avait été aménagé avant même la fondation d’Alexandrie. Le Poséidium devait son nom à un imposant temple voué à Poséidon. Il était aménagé sur sa face nord-est de quais imposants et c’est à l’extrémité de son môle sud-ouest qu’Antoine se fit aménager un palais isolé, appelé le Timonium en souvenir de Timon. Selon Strabon, l’île d’Antirhodos fut nommée ainsi « comme si elle était la rivale de Rhodes ».Située presqu’au milieu du port, elle comportait, toujours selon Strabon, un palais royal et un petit port.
Le port occidental était appelé Kibotos (« le coffre ») en raison de sa forme et de son emplacement encaissé au pied du quartier de Rhakotis. C’est dans cette zone qu’étaient installés les chantiers navals, les navalia. Le bois de construction était importé de Phénicie, de Chypre et d’Asie Mineure. Ces chantiers étaient suffisamment importants pour que lors du siège de César ils parvinrent à reconstituer en un temps record une flotte de 22 quadrirèmes et 5 quinquérèmes.
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