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Lagides |
Afin d’assurer un culte commun à tous les habitants de son royaume, Égyptiens de souche comme colons grecs, Ptolémée eut l’idée d’associer les attributs de Zeus et d’Hadès (Pluton) à ceux de Ré et d’Osiris en une seule divinité appelée Sérapis. Avec Isis et Harpocrate, ils forment la nouvelle triade divine de l’Égypte ptolémaïque. D’autres dieux égyptiens et grecs firent l’objet d’une assimilation similaire : Osiris et Hadès règnent tous deux sur le monde des morts, Amon-Ré devint Zeus, Hathor fut honorée comme Aphrodite, Neith comme Athéna, Hermès comme Thot. Ce syncrétisme s’exprime alors par la juxtaposition sans confusion des deux mythes, particulièrement dans les tombes.
Le culte de Dionysos jouissait aussi d’une faveur particulière d’autant que plusieurs Ptolémées s’identifiaient au dieu pour mieux justifier leur vie de débauche. Un dieu purement égyptien comme Bès ou une divinité purement alexandrine, comme l’Agatho-Daimôn, faisaient aussi l’objet d’un culte très populaire.
Il existait un culte « public » célébré dans les temples égyptiens selon les formes pharaoniques traditionnelles. Même si les Lagides revendiquaient comme ancêtres Héraklès et Dionysos, les prêtres égyptiens continuaient à affirmer que le roi d’Égypte était le fils de Rê. Les prêtres égyptiens devaient faire graver sur les murs des temples l’image des rois et des reines lagides dans le costume et la gestuelle des pharaons égyptiens des époques antérieures. Des inscriptions hiéroglyphiques leur octroyaient les mêmes titres consacrés. Ainsi peut-on voir, comme à Dendera, le roi ou la reine lagide représenté suivant le type conventionnel égyptien qui ne correspondaient nullement aux portraits réels, ni à la manière dont s’habillaient les souverains lagides.
De leur côté, les Lagides reprirent la tradition, qui existait en Égypte comme en Grèce, de diviniser des héros mortels, dont Alexandre. Pour les Grecs d’Égypte, dès l’origine, après l’oracle de l’oasis d’Amon, Alexandre le Grand avait été un dieu. Puis ce culte s’étendit aux rois et aux reines de la dynastie lagide. Il consistait à ériger un sanctuaire pour le roi ou la reine et à leur attribuer, une épithète correspondant à leur mérite.
C’est Ptolémée II qui rendit officiel le culte rendu aux souverains de la dynastie. En l’honneur de Ptolémée I Soter divinisé il institua (279) à Alexandrie des fêtes avec des jeux, les « Ptolémaéïa », copiées sur les Jeux Olympiques. Vers la fin de la vie d’Arsinoé, la cour créa un culte du roi et de la reine régnants. Ptolémée II et Arsinoé furent adorés ensemble sous le vocable des « dieux Adelphes ». Ce culte se mêla au culte d’Alexandre et un prêtre prit le nom de « Prêtre d’Alexandre et des dieux Adelphes » et un temple fut élevé à Alexandrie en leur honneur. Lorsque Arsinoé Philadelphe mourut, en 270 av., on instaura son culte sous le nom de « déesse Philadelphe » qui était associé au culte traditionnel dans tous les temples égyptiens du pays. Arsinoé disposait d’un temple particulier et de nombreux sanctuaires, les « Arsinoéïa », à Alexandrie où elle y était assimilée à Aphrodite.
Chaque temple était dirigé par un grand prêtre, probablement élu par les prêtres eux-mêmes, au quel était attaché un surveillant (épistatès) nommé par le roi. Il semble même que parfois les deux charges étaient confondues : la communauté des prêtres choisissant son épistatès moyennant le paiement d’un impôt spécial.
Le roi levait d’ailleurs sur les temples un certain nombre d’impôts : les temples devaient payer un impôt foncier en nature généralement en blé et en vin. Le roi percevait aussi, chaque année, un certain métrage de fine toile de lin, qui était la principale production des temples. De plus, chaque prêtre lorsqu’il entrait dans les ordres devait payer au roi une taxe dite « d’initiation ».
Les prêtres devaient chaque année faire acte de loyauté au roi lagides. Cet acte prenant au départ la forme d’un décret, dont le plus célèbre du genre est la « Pierre de Rosette ». Puis, Ptolémée V les en dispensa, mais les prêtres durent alors envoyer chaque année des députations à Alexandrie pour rendre hommage au roi.
Pour s’accorder la faveur des prêtres dont l’influence sur la population était très forte, les souverains lagides participaient aux frais du culte des animaux sacrés, envoyaient régulièrement des dons (en argent, en terres) aux grands temples et finançaient en la construction et la décoration des temples.
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Dernière mise à jour : 27 décembre 2021 2005-2024 © Clio la Muse |