Asie Centrale
Scythes

Pazyryk

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Site archéologique majeur situé en Sibérie méridionale sur un versant oriental de l’Altaï à la hauteur des pâturages d’été. L’archéologue russe Rudenko y pratiqua entre 1947 et 1949 des fouilles archéologiques qui révolutionnèrent complètement notre connaissance de la civilisation scythe. Le site archéologique de Pazyryk regroupe 40 tumuli de tailles variées soit environ 1929 tombes datant du Ve au IIIe siècle av. J.-C.

Les cinq tumulus principaux semblent appartenir à cinq souverains successifs de la même dynastie s’étant fait inhumer les uns après les autres le long d’un axe orienté du sud au nord. Le plus grand d’entre eux mesure entre 40 et 53 mètres de diamètre. Sous un remblai de pierres, la fosse contenait une double enceinte en rondins de mélèze. Les parois de la chambre étaient recouvertes de feutre noir brodé d’un motif de têtes de tigre rouges et bleues.

© Musée de l’Ermitage
Tatouage sur le bras d’une momie - Pazyryk tombe N°2.

Les momies

Les corps des défunts furent littéralement momifiés par les conditions climatiques existantes. Les morts reposaient dans des cercueils creusés dans des troncs de mélèze dont les couvercles étaient décorés. Tous les corps de Pazyryk ont été embaumés, y compris ceux des serviteurs. Dans trois des tombes de Pazyryk, le roi et la reine reposaient côte à côte. Curieusement, les corps n’étaient que partiellement habillés : de leurs seul manteau pour les hommes et d’un corsage pour les femmes. La main gauche était ramenée sur la poitrine et la droite sur le pubis. Les corps de deux hommes, vraisemblablement des chefs, comportaient des tatouages très complexes sur tout le corps représentant des animaux fabuleux.

Les objets

Ces tombes furent en partie pillées mais les archéologues y firent cependant de formidables découvertes. La nature du sol (permafrost) et les condition climatiques de la région ont permis une excellente conservation des objets en cuir (vêtements, harnais), en bois et des textiles (tapis, vêtements) qui furent ensevelis avec leurs propriétaires dans ces tombes. Tous ces objets comportaient des décorations en or, en argent, en corne et en cuir dans le plus pur style animalier scythe.

© Musée de l’Ermitage
Pazyryk : char de la tombe N°5.

Dans la tombe N°5 de Pazyryk, on a retrouvé un char en bois de style très élégant. Il était démontable. Les pièces avaient été travaillées au tour. La caisse était décorée de quatre figures de cygne en feutre bourré de foin.

Les chars scythes étant généralement d’un style assez rudimentaires, il est vraisemblable que celui-ci avait accompagné une princesse chinoise donnée en mariage à un prince scythe à des fins diplomatiques.

La tombe royale contenait les dépouilles de dix étalons alezans. Deux de ces chevaux, de race Ferghana, étaient recouverts de masques de cuir décorés de scènes animalières (panthères, cerfs, dragons) et de rondelles et croissants de cuir doré, argenté ou colorié. Ces masques étaient surmontés d’une paire d’andouillers de cerfs, eux-mêmes dorés. La signification de ces masques est incertaine mais l’on sait que les Assyriens décoraient eux-aussi leurs chevaux de la même manière mais en remplaçant les cornes de cerfs par des plumes.

Les Tissus

© Musée de l’Ermitage
Figure de cygne en feutre - Pazyryk : tombe N°5.

Les textiles (textiles, tissus, tapisseries, tapis de selle et tapis) retrouvés à Pazyryk sont considérés comme les plus anciens vestiges de ce type retrouvés à ce jour. Dans le tumulus V, Rudenko en trouva deux dont l’un mesure près de 30 m². C’est un tapis de feutre représentant une scène d’investiture répétée plusieurs fois, où, devant une déesse assise, un cavalier tient en main un arbre de vie. L’autre, en laine, à points noués, est d’une qualité et d’une beauté stupéfiantes. Presque carré (2 x 1,90 mètre), il comporte près de quatre mille nœuds au décimètre carré. Cinq bordures - deux larges et trois étroites - encadrent le motif central fait de quatorze carrés ornés d’un dessin en croix de Saint André. La bordure large extérieure présente de chaque côté sept cavaliers, les uns en selle, les autres marchant à pied à côté de leur monture ; la bordure large intérieure est remplie par six élans qui se suivent.


 




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  Dernière mise à jour : 12 août 2006
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