Asie Mineure
Lydiens

Gygès

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Roi de Lydie qui régna de 680 à 652. Parvenu au pouvoir par la force, il s’y maintiendra par le même procédé. Il restera, aux yeux des Grecs, le type même du tyran. Cependant, son principal mérite fut d’avoir consolidé le royaume de Lydie en obligeant les familles nobles à se soumettre à l’autorité du pouvoir central. Sous son règne, la Lydie devint une grande puissance. Cette cohésion était telle que le royaume de Lydie dura plus longtemps que ceux des Mèdes et des Assyriens.

Politique intérieure

La richesse de Gygès était aussi célèbre que celle de Midas, roi de Phrygie. Comme lui, il exploitait les richesses du sous-sol, il encourageait la production minière et l’orpaillage. Le commerce du cuir et de la laine, les productions artisanales textiles alimentaient la cassette royale. La grande initiative de Gygès a été de faire apposer par l’État sur les lingots métalliques utilisés comme numéraire, or ou argent, un signe destiné à en garantir à la fois le titre et le poids, qui dispensait désormais de tout contrôle ultérieur. On passait ainsi à une véritable monnaie poinçonnée par l’État et dotée d’un cours légal. Gygès fit ainsi frapper des pièces en électrum et nous savons qu’au VIIe siècle les pièces de Gygès jouissaient d’une réputation égale à celle des futures statères de Crésus un siècle plus tard.

Politique extérieure

Vis-à -vis des Grecs, tant en Asie Mineure que dans la Grèce d’Europe il fit figure de philhellène. Il se contenta, en ce qui concerne les Grecs d’Asie, d’un protectorat assez lâche et de caractère libéral. Il entretint avec Delphes, des relations étroites. Gygès cherchait avant tout à agrandir son royaume. Quand il eut consolidé son trône, Gygès déclara la guerre aux cités grecques de la côte : il s’empara de Magnésie et de Colophon. La supériorité de sa cavalerie y contribua. Il vainquit les Cariens et les Lyciens, voisins méridionaux de la Lydie. Après avoir étendu son territoire vers le nord et le sud, Gygès mit à profit l’écroulement de la Phrygie pour agrandir son royaume en direction de l’est où il se heurta aux hordes cimmériennes.

Face à la menace cimmérienne, il rechercha l’appui d’un puissant allié, celui du roi Assurbanipal qui vit dans la demande d’assistance de Gygès une offre de vassalité. Dans les annales assyriennes, Gygès est mentionné sous le nom de «  Guggu (roi) de Liddu ». Vainqueur des Assyriens, Gygès en tira un grand prestige : il apparut aux yeux des peuples d’Asie Mineure, colonies grecques comprises, comme un véritable sauveur. Mais cette protection devenait encombrante. Gygès se rapprocha alors de Psammétique, roi de haute Égypte et l’aida à recruter des mercenaires grecs et cariens pour chasser les Assyriens du delta. Ces mercenaires contribuèrent à la victoire de Memphis (652). Gygès pratiqua dès lors, une politique d’entente avec l’Égypte, et s’associa aux mouvements de rébellion qui se manifestèrent en Orient, contre l’Empire d’Assurbanipal.

Le péril cimmérien se réveilla tout à coup en 652 av. J.-C. Les Cimmériens trouvèrent des alliés en Asie Mineure, notamment les Cariens. Gygès, affaibli par les renforts envoyés en Égypte, subit une grave défaite, et trouva la mort sur le champ de bataille.

Gygès et Candaule

Selon Hérodote, le roi Candaule trouvait sa femme plus belle que toutes les autres. Sans cesse, il vantait à Gygès, officier de sa garde du corps, les charmes de son épouse et un jour, il l’invita à se convaincre, de visu, de la beauté de celle-ci. Gygès refusa l’offre mais le roi insista. Dissimulé derrière la porte de la chambre nuptiale, Gygès assista au coucher de la reine. Mais, au moment où il s’esquivait, la souveraine l’aperçut. Feignant de n’avoir rien remarqué et persuadée que son mari avait voulu l’humilier, elle jura de se venger.

Le lendemain matin, elle convoqua Gygès et lui offrit l’alternative d’être exécuté ou de tuer Candaule, de s’emparer du trône et de l’épouser. Gygès refusa l’offre de la reine, puis, devant l’inutilité de ses efforts, il résolut de tuer Candaule. La reine le cacha à l’endroit où il s’était dissimulé la veille ; Candaule mourut, poignardé par Gygès durant son sommeil. Quand il fut installé sur le trône, Gygès se heurta à des adversaires. Ceux-ci acceptèrent de soumettre le cas à l’oracle de Delphes. L’oracle confirma Gygès dans sa royauté.
Le recours à l’oracle delphien est historique : on sait qu’en témoignage de reconnaissance Gygès fit don au sanctuaire de Delphes d’objets d’or et d’argent.


 




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  Dernière mise à jour : 21 août 2007
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