Asie Centrale
Indus

Mohenjo Daro

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Les immenses ruines de la cité de Moenjodaro sont situées dans l’actuel Pakistan, province de Sind, à quelque 400 km au nord de Karachi. Mohenjo Daro, dont le nom signifie le « tumulus des morts » , est le plus célèbre site de la civilisation de l’Indus. La ville se développa de 2500 à 1700 av. J.-C., puis fut abandonnée vers 1500. Elle ville devait s’étendre sur environ 2,5 km².

Une ville étonnamment moderne

Les maisons semblent avoir été conçues de manière à assurer un maximum de confort et de sécurité. Leurs portes donnaient généralement sur les ruelles latérales, vraisemblablement pour éviter la circulation intense des grandes artères. Des cours intérieures assuraient l’éclairage et les fenêtres étaient fermées par des treillages de terre cuite ou d’albâtre  . A en juger par l’épaisseur de leurs murs, certains bâtiments devaient avoir au moins deux étages. La plupart des maisons avaient des escaliers conduisant aux étages supérieurs ou au toit. Bon nombre de maisons disposaient d’un puits individuel.

Mohenjo-Daro : vue générale

Les plus petites demeures mises à jour comportaient deux pièces avec salle de bain. Les fouilles ont aussi révélé la présence de WC. Les eaux usées étaient collectées dans de petites fosses revêtues de briques situées au bas des murs des maisons, avant d’être acheminées par des conduits vers un réseau de canalisations creusées sous le pavement des rues et recouvertes de briques dures. Ces canalisations débouchaient sur un système plus vaste d’égouts, également couverts, qui évacuaient les eaux usées hors des secteurs habités de la ville.

Les archéologues furent frappé par le degré de standardisation dans la construction : les briques utilisées étaient toutes de dimensions rigoureusement égales ; les systèmes de drainage et d’évacuation des eaux d’égouts étaient normalisés ; les maisons d’habitation étaient généralement de même modèle et de même taille, à l’exception de quelques constructions particulières probablement des édifices publics.

Les Monuments

Mohenjo-Daro : vue du Grand Bain

Sur un tertre artificiel de 7 à 14 mètres de haut, on a dégagé d’importants monuments, dont le Grand Bain, profond de plus de deux mètres, une construction en briques d’une conception remarquable pour l’époque. L’étanchéité du bassin - 11,90 m de long sur 7 de large - était assurée par un revêtement intérieur de briques, jointoyées au mortier de chaux, sous lequel était insérée une couche de bitume de 2,5cm d’épaisseur, soutenue par une double rangée de briques. Le sol, en pente douce, permettait l’écoulement de l’eau vers une canalisation, surmonté d’un arc en encorbellement  . Autour se trouvait un déambulatoire et sur trois côtés une série de petites pièces. Le bâtiment avait probablement une fonction rituelle.

Sur le flanc ouest du tertre, s’élèvent les soubassements du Grand Silo, une autre prouesse architecturale. Constitués de 27 plates-formes carrées de briques pleines séparées par un réseau d’étroits passages, ils étaient vraisemblablement recouverts d’un plancher en bois, surmonté d’une superstructure également un bois. Le grand nombre de grains de blé carbonisés retrouvés à cet emplacement est une preuve certaine de la fonction de l’édifice. On pense qu’il s’agissait d’un grenier qui faisait en quelque sorte office de Trésor public, l’usage de la monnaie étant encore inconnu à l’époque.

Le palais, ou collège de prêtres, est une petite cour entourée de vingt piliers, qui aurait servi de centre administratif. La salle des assemblées devait correspondre à un système politique particulier. On n’a pas trouvé de temple. Ces bâtiments évoquent un pouvoir centralisé.


 




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  Dernière mise à jour : 19 août 2007
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