Asie Mineure
L’Ionie

Priène

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Cité antique située à proximité du village actuel de Gullubahce. Le site fut occupé dès le IIe millénaire. Il est vraisemblable que les Ioniens s’y installèrent dès le XIe siècle av. J.-C. Progressivement, le fleuve Méandre combla le port de Priène qui perdit de son importance. Le nom de Priène daterait de l’époque où les occupants d’alors entretenaient des relations commerciales avec les Minoens. La cité demeura longtemps une possession lydienne. Elle intégra la confédération ionienne et rejoignit la révolte ionienne contre l’empire perse.

© Cem Karan
Priène : le temple d’Athéna au pied du mont Mycale.

Elle participa en 394 à la bataille navale de Lade, où elle envoya quinze vaisseaux contre les Perses, ce qui lui valut d’être totalement détruite par ces derniers en représailles. La cité fut reconstruite vers 350 avec l’aide d’Athènes. Puis elle passa sous la domination de Pergame durant le règne d’Attale II. En 283 av. J.-C., une querelle frontalière l’opposa à Samos, querelle qui ne sera réglée qu’à l’époque romaine quand les deux cités devinrent vassales de Rome, en 129. En 277, l’invasion des Galates   entraîna de nouvelles destructions.

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Priène : remparts à bossage.

Rayonnement culturel

Priène occupait une place importante dans l’espace ionien car elle accueillait le Panionion, sanctuaire de l’ensemble des cités ioniennes dont elle était l’une des plus actives. Les fêtes panioniennes étaient données en l’honneur de Poséïdon Héliconios. Ce sanctuaire lui assurait un certain rayonnement culturel. L’emplacement du sanctuaire n’a pas été localisé. Les Romains délaissèrent la cité en raison peut-être de l’envasement du port qui devait avoir déjà commencé, ce qui fait que Priène jusqu’à ce jour est demeurée une cité hellénistique. Construite sur un plan hippodamien  , la cité comprenait des monuments d’une qualité exceptionnelle dont les vestiges sont encore visibles : temple d’Apollon, téménos de Zeus Olympien, temple de Déméter, théâtre, gymnase, stade   et bouleterion  .

Le philosophe Bias (VIe siècle av. J.-C.), considéré comme l’un des sept sages de l’Antiquité, était citoyen de Priène.

Principaux monuments

La cité était entourée d’un beau rempart à bossages de près de 6 mètres de haut, renforcé par endroits de tours carrées, percé de quatre portes (deux à l’ouest, deux à l’est). Sur l’acropole, l’on remarquera le temple d’Athéna, le temple de Déméter et Coré (le plus vieux de la cité) et les maisons des notables dont certaines avaient un étage. La ville basse accueillait les bâtiments publics, le stade daté du IIe siècle av. J.-C.(190 mètres par 20) et deux gymnases bien préservés.

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Priène : temple d’Athéna.

Temple d’Athéna

Le temple d’Athéna fut commencé vers 350 av. J.-C. et terminé par Alexandre. C’était le plus ancien et le plus important (38 mètres de long sur 20 de large) de la ville, construit sur le point le plus élevé de l’acropole. Construit entièrement en marbre, extrait du mont Mycale, par l’architecte Pythéos, il devint la référence architecturale de l’ordre ionique  . Il ne reste aujourd’hui que cinq colonnes sur les trente-quatre (11 colonnes sur les côtés latéraux et six aux extrémités ) qu’il comptait initialement. Il s’ouvrait vers l’Est. Il abritait une grande (7 mètres de haut) statue de la déesse, probable copie de celle du Parthénon offerte par Oropherne prince de Cappadoce.

Maison d’Alexandre

On appelle ainsi la maison qu’aurait occupée Alexandre en 334 durant le siège de Milet. Elle fut postérieurement transformée en sanctuaire accessible aux seuls fidèles habillés tout de blanc. On y a effectivement retrouvé une statue d’Alexandre et un autel interne.

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Priène : le bouleterion.

L’agora  

Elle fut construit au IIIe siècle et reconstruit en 130 apr. J.-C. par le roi Ariathes VI qui y fit rajouter des statues de marbre et de bronze. Au centre des portiques doriques, un autel y était consacré à Hermès. Sur le côté est de l’agora, s’élevait un temple dédié à Zeus Olympien daté du IIIe siècle av. J.-C.

Le Bouleuterion

Construit au IIe siècle av. J.-C., 650 citoyens pouvaient y prendre place sur les gradins disposés sur trois des côtés de la salle. C’était une construction de forme presque carrée (21 mètres par 20) recouvert d’un toit à charpente en bois. Au centre de la pièce s’élevait un autel destiné aux offrandes. A proximité s’élevait le prytanée.

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Priène : le théâtre

Le Théâtre

Construit au IVe siècle, puis reconstruit au IIe apr. J.-C., il pouvait accueillir 5000 personnes. Il s’y déroulait des spectacles et certaines assemblées politiques comme l’atteste la présence d’un clepsydre dans l’hémicycle. Un autel placé dans l’orchestre permettait d’y faire des offrandes à Dionysos. Cinq fauteuils placés au premier rang pour les cinq plus importantes personnalités de la cité sont encore visibles.

Autres temples

Le temple de Cybèle était essentiellement fréquenté par les gens de conditions plus modestes. Le temple d’Égypte fut construit par les commerçants égyptiens pour adorer leurs dieux : Isis, Sérapis et Anubis. Un troisième temple à la dédicace inconnue et appelé de fait temple dans les rochers a aussi été localisé.


 

Portfolio

<p>Priène : rue dans la cité</p>


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  Dernière mise à jour : 25 août 2007
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