Mésopotamie |
Sumer & Akkad |
La présence de l’homme sur terre s’explique de différentes manières. Selon certains mythes il aurait poussé à la surface de la terre comme de l’herbe ; mais les textes les plus connus attribuent l’homme à l’action créatrice des dieux pour remplacer les petits dieux à la corvée d’irrigation qui leur pesait trop. Selon ce mythe, au commencement était la Mer primitive qui produisit la Montagne cosmique, composée du ciel et de la terre encore mélangés et réunis. Le ciel, autrement dit le dieu An, joua le rôle de mâle et la terre, autrement dit Ki, celui de la femelle.
De leur union naquit le dieu de l’air Enlil. Ce dernier désunit le ciel de la terre et tandis que son père An emportait le ciel de son côté, Enlil emportait la terre, sa mère. L’union d’Enlil et de sa mère la terre fut à l’origine de l’univers organisé, de la création de l’homme, des animaux et des plantes, de l’établissement de la civilisation.
Les dieux cosmiques (le Ciel, la Terre, l’Air, l’Eau) engendrent d’autres dieux et ceux-ci produisent à la longue de quoi peupler tout l’univers. A côté des quatre dieux principaux, d’autres se partageaient le gouvernement des corps célestes (le soleil, la lune et les planètes) ; des forces atmosphériques (le vent, l’orage et la tempête) ; et sur la terre, des entités telles que les rivières, les montagnes et les plaines ; des éléments
divers de la civilisation, par exemple les villes et les États, les digues, les champs et les fermes ; et même certains outils comme la pioche, le moule à briques et la charrue.
Ainsi, l’homme est avant tout sur terre pour le service des dieux. A sa mort, l’homme retourne dans le domaine des ténèbres ; mais son esprit (gidim) n’est apaisé que s’il reçoit des offrandes de la part des vivants. D’où la nécessité d’une grande progéniture qui assurera d’autant plus de sacrifices. Ne pas être enterré comme ce fut le cas pour Our-Nammou est une catastrophe car l’esprit n’aura pas eu les sacrifices dont il a besoin.
Le mythe du déluge avant d’être repris dans l’Ancien Testament est une création akkadienne. On en retrouve trace dans deux textes, le Mythe d’Atrahasis et l’Epopée de Gilgamesh. Le thème est toujours le même : le dieu tutélaire de la cité est en colère contre celle-ci et décide de la détruire par un phénomène météorologique, assimilé à une tornade (amaru en sumérien, abubu en akkadien), capable de tout dévaster en un temps record.
La première version du Mythe d’Atrahasis est datée du XVIIe siècle av. J.-C., mais nous disposons de plusieurs versions ultérieures plus ou moins modifiées retrouvées en Assyrie et à Babylone, ainsi que d’une version sumérienne.
Pour les Sûmériens, l’univers se présentait sous la forme d’une demi-sphère, dont la base était constituée par la terre et la voûte par le ciel ; d’où le nom dont ils désignaient l’ensemble de l’univers : An-ki, le Ciel-Terre.
La terre leur apparaissait comme un disque plat entouré par la mer et flottant horizontalement sur le plan diamétral d’une immense sphère dont la partie inférieure renfermait les enfers. Entre ciel et terre, ils présumaient l’existence d’un troisième élément qu’ils appelaient lil, dont le sens approximatif est "vent" (air, souffle, esprit). Au-delà du monde visible s’étendait de toutes parts un océan cosmique, mystérieux et infini, au sein duquel se maintenait immobile le globe de l’univers.
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