Iran ancien |
Sassanides |
La « belle cité du roi Shâpur » , tel est le nom de cette nouvelle capitale que le roi sassanide Shâpur Ier se fait construire dans le Fars en 266, six ans après sa victoire sur les légions romaines de Valérien. La ville est de forme rectangulaire (1800 x 900 mètres) ; l’ensemble était entouré d’une enceinte en pierre avec des tours semi-circulaires. La ville a été construite selon un plan orthogonal ; elle a pu abriter entre 50 000 et 80 000 habitants.
Après sa prise par les Arabes en 637, elle perd toute importance et est abandonnée au Xe siècle.
L’édifice le plus spectaculaire est un complexe de très belle facture, dont la destination n’est pas très claire : temple du feu ou temple à Anahita ? Le temple est composé d’une salle centrale semi-souterraine formant un carré parfait : les murs atteignaient à l’origine 14 mètres de hauteur sur 14 m de côté. On y accède par un bel escalier couvert d’une voûte en berceau. Chaque mur est percé d’une porte qui mène à un couloir couvert faisant le tour de la salle. Il semble que la salle centrale était un vaste bassin peu profond : quatre conduites d’eau y débouchent, une par côté.
Un long corridor permettait d’accéder au palais de Sapor Ier composé d’une salle cruciforme coiffée d’une coupole. Les murs de cette salle étaient divisés en 64 niches ornées de stucs sculptés et peints ; des traces de cette décoration sont encore visibles en quelques endroits. C’est la salle d’audience, autour de laquelle sont aménagées diverses salles, dont les halls sont ornés de belles mosaïques.
Au nord de la cité, s’ouvre une gorge dont les parois sont ornées de six bas-reliefs représentant, entre autres, l’investiture du roi Sapor Ier et son triomphe sur Valérien. Trois d’entre eux sont des époques de Bahram Ier (273 - 276), Bahram II (276 - 293) et Shâpur II (309 - 379). Les deux premiers bas-reliefs, sculptés sur la rive gauche de la rivière, commémorent les victoires de Shâpur Ier sur les Romains. Le thème est le même que le bas-relief de Naqsh-e Rostam traité ici avec quelques modifications. Le premier relief est très endommagé et les détails de la scène ne sont plus visibles ; le second relief représente le roi, au centre, recevant le diadème non pas des mains d’Ahura Mazda mais d’un putto, un élément emprunté à l’iconographie occidentale. Dans ce relief, la scène triomphale est entourée à droite de porteurs d’offrandes et à gauche de la cavalerie perse.
Le troisième relief représente aussi la victoire de Shâpur Ier sur les Romains : ici, les chevaux du roi et d’Ahura Mazda piétinent les corps de l’empereur Gordien III et d’Ahriman alors que Philippe l’Arabe, à genoux, supplie le roi. L’absence dans ce relief de l’empereur Valérien laisse supposer qu’il fut gravé avant l’an 260 ; il serait donc antérieur aux deux reliefs de l’autre rive. Le quatrième relief montre Bahram II recevant la soumission de nomades arabes venus avec leurs chevaux et leurs chameaux.
Le cinquième relief figure l’investiture de Bahram Ier à cheval avec une composition semblable aux investitures de Naqsh-e Rostam et de Naqsh-e Radjab.
Le dernier relief est traité de manière quelque peu différente des précédents : Sapor II, au centre, est représenté assis de face, appuyé sur son sabre. A gauche, sont alignés sur deux registres les dignitaires de la cour et l’armée alors qu’ à droite se tiennent les prisonniers et des serviteurs portant le butin.
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