Iran ancien
Parthes

Conflit romano-parthe

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Pendant près de trois siècles, Romains et Parthes se livrèrent à un duel en Syrie, en Mésopotamie et en Arménie dont le résultat ne fut jamais décisif. Pendant plus d’un siècle, les Parthes restèrent à l’abri des attaques des Romains occupés par la guerre civile. La défaite de Crassus face aux Parthes à la bataille de Carrhae, en 53 av. J.-C., réintroduisit la question parthe dans les préoccupations romaines. Marc-Antoine rétablit l’équilibre quelque temps plus tard.

Chronologie du conflit

Rhyton parthe.

Le roi parthe Pacoros Ier avait envahi la Syrie et s’était emparé de Jérusalem mais la ville fut réoccupée par Rome en 37. La deuxième campagne en Arménie conduite par Antoine fut, elle aussi, un désastre : en 36, Antoine, allié au roi d’Arménie Artavasde entreprend , avec une armée de 100 000 hommes, le siège de la capitale de la Médie Atropatène ; mais tout son matériel de guerre, demeuré en arrière, est détruit par les Parthes et Artavasde déserta avec une partie des forces alliées. Lors de la piteuse retraite romaine qui s’ensuivit, Antoine perdit 35 000 hommes. La puissance parthe conduisit Auguste à renoncer à l’affrontement. En 20, sous le règne de Phraatès IV, un pacte d’amitié fut signé entre les deux empires par lequel les signataires reconnaissaient l’Euphrate comme frontière.

Symboliquement, Rome obtint le retour des prisonniers survivants de la bataille de Carrhae et la restitution des enseignes de la légion. Cet accord signifiait aussi, pour Rome, l’ouverture de la route vers l’Inde et la Chine. Une période de paix s’ouvrait entre les deux puissances.

Cavalier parthe.

Entre Rome et les Parthes, la question de l’Arménie sera désormais le prétexte à toutes les invasions, d’un côté comme de l’autre. Quand Néron se mêla des affaires d’Arménie, dont le trône était revendiqué par les Parthes, la guerre repartit de plus belle.
Ces luttes se poursuivront jusqu’en 63 apr. J.-C., où Vologèse Ier obtint finalement par traité le contrôle de l’Arménie. Mais malgré cette victoire et la signature de plusieurs traités, les guerres reprirent tout au long des deux premiers siècles. En 116, Trajan s’avança jusqu’au golfe persique mais cette percée n’eût pas de suite durable. Au contraire, Hadrien préféra signer la paix et abandonner les conquêtes de Trajan. En 164, Gaius Avidius Cassius s’empara de Ctésiphon, la capitale des Parthes, mais une épidémie dévasta l’armée romaine et il dut se retirer.

Hatra : bas-relief représentant un parthe (Ier siècle).

En 198, Septime Sévère prit et saccagea Ctésiphon pour punir les Parthes d’avoir soutenu son rival Pescennius Niger. En 217, Caracalla profita d’une querelle dynastique entre Vologèse VI et Artaban V pour envahir l’Adiabène.

Bilan du conflit

Pour Rome, toutes les tentatives d’invasion se sont soldées par un échec : Hadrien le premier compris qu’il s’agissait d’un combat perdu d’avance. Quant à la question de l’Arménie, le problème ne fut jamais durablement réglé. Du côté parthe, l’affrontement avec les Romains obligea le roi des rois, pour des raisons stratégiques, à déplacer sa capitale de Parthie (Hécatompylos) en Babylonie, où fut créée Ctésiphon. Par la même, les Parthes rompaient avec leur origine, la steppe, et laissaient le champ libre à leurs voisins et cousins nomades toujours prêts à venir se servir chez les sédentaires. Au final, Rome de conquérante sera désormais sur la défensive, quant au royaume parthe il sort épuisé par trois siècles de conflits territoriaux.


 




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  Dernière mise à jour : 4 octobre 2009
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