Mésopotamie
Sumer & Akkad

Nippur

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Ville antique (aujourd’hui Nuffer), située à 160 km au sud de Bagdad, fouillée par des archéologues de l’université de Pennsylvanie et de l’Oriental Institute de Chicago. L’occupation du site est attestée depuis l’époque d’Obeid (vers 5000 av. J.-C.) jusqu’à l’époque islamique. Nippur fut à la fois une ville religieuse majeure et le centre culturel du pays de Sumer et d’Akkad. C’est à Nippur que furent retrouvées 30 000 tablettes à l’endroit qui fut alors appelé la « colline aux tablettes » au sud-est du complexe de l’Ekur.

Capitale religieuse

La ville était organisée autour du fleuve qui la séparait en deux quartiers distincts. A l’est le quartier sacré, comportait le sanctuaire principal de la ville, l’Ekur d’Enlil, et un vaste ensemble dédié à la déesse Inanna, fondé dès l’époque archaïque et reconstruit plus d’une dizaine de fois jusqu’à l’époque néo-babylonienne. Un troisième grand monument religieux a été dégagé dans la partie nord de ce quartier (« temple nord ») sans qu’on puisse encore identifier la divinité à laquelle il était consacré.

Tablette dans son enveloppe - Péiode d’Ur III - Nippur ?

Selon une liste topographique, Nippur aurait compté pas moins de cent temples, et les fouilles archéologiques ont pu y mettre au jour un vaste complexe dédié aux déesses Ba’u et Gula. Il est possible que ce complexe, dédié à Gula épouse divine du dieu Ninurta, faisait partie de l’Esumesa de Ninurta, le second temple en importance de Nippur après l’Ekur. Il se peut d’ailleurs que Ninurta ait été le dieu tutélaire originel de Nippur, avant d’être remplacé par le culte d’Enlil dans la courant de la période dynastique.

Mais c’est en tant que ville d’Enlil que Nippur acquit son importance. La possession de Nippur assurait du IIIe au début du IVe millénaire la légitimité de celui qui se prétendait roi du pays de Sumer et d’Akkad. Les rois devaient ainsi se faire couronner à Ur, à Uruk et à Nippur.

Histoire

C’est au début du IIIe millénaire que le site semble avoir connu sa plus vaste occupation, s’étendant sur toute la partie occidentale et occupant une extension vers le sud faite de jardins et de vergers urbains au milieu desquels étaient disposées de grandes demeures. Nippur est alors un important centre religieux de l’empire qui lui assure une période de prospérité. Au milieu du IIe millénaire, la ville connaît une période de déclin et d’abandon suite au déplacement de la branche de l’Euphrate qui arrosait la ville.

Ce n’est que sous la dynastie babylonienne des Kassites que la ville reprend son essor pour trois siècles. Les Kassites entreprennent un vaste programme de restauration des sanctuaires, et édifient un immense bâtiment officiel pour le gouverneur de la ville. Le bras de l’Euphrate est canalisé et longe désormais l’ouest de Nippur. A la fin du IIe millénaire, le site connaît une nouvelle période d’abandon durant laquelle seul le quartier sacré oriental connaît quelque activité.

Au début du VIIIe siècle, sous la domination assyrienne, la ville renaît. Cette renaissance se poursuit à l’époque néo-babylonienne, puis achéménide. Nippur est alors le centre d’une vaste région agricole dont le système d’irrigation a été rénové. Quelques textes des archives administratives de l’Ekur montrent que ce temple et l’Esumesa de Ninurta continuent de fonctionner, mais à une échelle beaucoup plus restreinte qu’auparavant.

Après la conquête d’Alexandre, l’essor de la ville se poursuit, et jusqu’à l’époque sassanide, Nippur reste l’une des principales agglomérations de basse Mésopotamie. Un texte daté du règne de Démétrios Ier montre que l’administration de l’Ekur fonctionnait encore à cette époque. Durant la période parthe, une importante forteresse est édifiée sur la ziggourat de l’Ekur, un palais occupe l’emplacement du temple de Gula et de nombreuses constructions dans le reste du site témoignent de l’importance de la ville.


 




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  Dernière mise à jour : 21 octobre 2006
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