Roi indien , le plus glorieux des souverains Maurya, fils et successeur (274 av. J.-C.) de Bindusara. Les dates exactes de son règne, que l’on fait débuter entre 273 et 262, sont mal connues. Vice-roi d’Ujjain et de Taxila, dont il a réprimé la révolte, il fait assassiner, selon les chroniques cinghalaises, son frère aîné et ses sœurs pour s’emparer du pouvoir. Ashoka fut d’abord un conquérant qui élargit considérablement l’empire dont il avait hérité, en l’étendant à la quasi-totalité du sous-continent indien : conquête de Mysore et peut-être par celle du Khotan et du Népal ; semi-protectorat sur Ceylan. La conquête de Kalinga (Orissa actuel) sera très sanglante au dire même d’Ashoka : 100 000 tués, 150 000 prisonniers déportés. Pour mener à bien ses entreprises militaires, il entretient une imposante armée de 600 000 fantassins, 30 000 cavaliers, 9 000 éléphants et quelques milliers de mercenaires.
Dans la seconde inscription grecque de Kandahar, Ashoka dit lui-même que c’est l’horreur de la campagne de Kalinga qui le conduisit à se convertir à la non violence, sans doute sous l’influence d’un moine bouddhiste. Ainsi, vers 262 av. J.-C., après douze années de fidélité au culte de Siva, il se convertit au bouddhisme et devient un adepte déterminé de la non-violence : il fait retraite un an dans un monastère, devient végétarien, multiplie les pèlerinages et les dons tant aux moines bouddhistes, jaïns que brahmanes. Il abolit la peine de mort et ouvrit de nombreux hôpitaux non seulement pour les hommes, mais aussi pour les animaux. Durant la treizième année de son règne, il instaure un ministère de la morale et de la religion et lors de sa vingt et unième année de règne, il convoque à Pataliputra un grand concile chargé de définir l’orthodoxie bouddhique face aux hérésies. Si l’on en croit Ashoka lui-même, il aurait fait élever 84 000 stupas durant son règne.
Jusqu’à sa mort (232/233), il contribua à la propagation du bouddhisme auprès de ses sujets et aux frontières de son royaume. C’est sous son règne que fut fondé à Taxila le grand Dharmarajika Stupa. Sa conversion au bouddhisme et son souci de favoriser son développement ont fait comparer son œuvre à celle de Constantin en faveur du christianisme. C’est aussi sous son règne, aux alentours de 260, que fut composé le grand édit qui porte son nom. Cette œuvre, écrite en araméen et en grec, est un formidable témoin de la symbiose qui s’était opérée alors entre l’iranisme et l’hellénisme. Par la même, l’édit d’Asoka constitue le plus ancien document bouddhique connu.
Indirectement, l’adoption et la généralisation du bouddhisme, lui permettent de pacifier son empire constitué de populations jusque là excessivement belliqueuses. La doctrine religieuse instaure un ordre moral et intérieur. Durant son brillant règne, l’agriculture se développa par le creusement de canaux, de réservoirs et de puits destinés à l’irrigation du riz et peut-être du coton. Les poids et les mesures furent standardisés et le commerce fut facilité par l’adoption d’une monnaie royale. Une fiscalité adaptée aux productions agricoles et au commerce extérieur fut adoptée. L’empire exportait des épices (poivre, cannelle), des pierres précieuses (cornaline, rubis, saphir), des éléphants, de l’ivoire et du coton ; il importait de la soie de Chine, des chevaux du Ferghana et de l’or.
Après sa mort, qui survint à Taxila d’après la tradition tibétaine, la désintégration de l’empire des Maurya commença.
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Dernière mise à jour : 19 août 2007 2005-2024 © Clio la Muse |