Asie Mineure
Hittites

Les textes hittites

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Les écritures hittites

Le déchiffrement de la langue hittite fut réalisé par le savant tchèque Bedrich Hrozny en 1915. Il l’identifia comme l’une des plus anciennes langues indo-européennes connues. Le terme pour eau se dit watar, à rapprocher du water anglais ou du wasser allemand. Pour noter leur langue, les Hittites empruntèrent d’abord l’écriture akkadienne. Cette langue était connue des Hittites sous le nom de depabilii, c’est à dire « en babylonien ». Bien entendu, ces cunéiformes étaient prononcés en hittite. Les Hittites nommaient leur propre langue nesili (nésite, de Nesa). D’autres textes, moins nombreux, à caractère religieux, mythique ou rituel sont écrits en luwilli, que l’on appelle luwite, et dans une troisième langue le palaumnili, que l’on appelle palaïte). On retrouve aussi des traces de l’ancienne langue des premiers occupants du Hatti et des apports de la langue hurrite.

Karkémish : inscription hiéroglyphique.

L’autre système d’écriture pratiqué par les Hittites, qui fut longtemps appelé « hiéroglyphes hittites », est une écriture pictographique où les inscriptions se confondent avec des images. Cette deuxième écriture est sans doute d’origine louvite. Elle était utilisée dans des circonstances plus solennelles, notamment pour les inscriptions monumentales et les sceaux. Durant la période néo-hittite, l’écriture cunéiforme tombe en désuétude au profit du hiéroglyphique.

Les archives d’Hattusha

Hattusa : texte en akkadien mentionnant l’expédition d’Hattusili Ier à Alep.

Ce qu’on sait sur l’histoire des Hittites provient surtout des archives royales retrouvées à Hattusha. Les archives hittites, parmi les plus importantes de l’Antiquité, ne nous renseignent pas seulement sur la civilisation de ce peuple. Le conservatisme religieux a fait qu’elles apportent une documentation précieuse sur des langues et sur des rites pré-indo-européens qui seraient sans elles demeurés inconnus. Elles révèlent aussi la permanence de certains toponymes à travers les millénaires. Ce qui a été jusqu’ici retrouvé de ces archives compte plus de 20 000 tablettes d’argile.

On y trouve des textes de natures très diverses. Les trois quarts d’entre eux sont d’essence religieuse : récits mythologiques, descriptions de fêtes et de rituels, hymnes et prières. D’autres ont un contenu historique ou politique : chroniques, annales, traités, correspondances royales. Le plus célèbre d’entre-eux est le traité conclus entre Hattusili III et Ramsès II. D’autres enfin ont un caractère juridique ou économique : code des lois, documents cadastraux et donations faites par le souverain. Le plus ancien de ces textes, datant de la fin du XVIIIe siècle, est la Proclamation du roi Anitta.


 




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  Dernière mise à jour : 3 juin 2015
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