Asie Mineure
Hittites

L’Etat hittite

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Le Roi

L’empire hittite était un État de forme essentiellement féodale, tout au moins au départ. L’organisation féodale repose essentiellement sur la force et l’autorité personnelle du souverain. La royauté est élective au temps de l’Ancien Royaume, mais le roi peut désigner son successeur.

Karkémish : stèle représentant le roi Katuvas.

Dans la pratique, le pouvoir sera héréditaire. Le grand roi n’est pas un roi absolu. Son pouvoir se trouve limité par l’assemblée de la noblesse, le Pankous, qui doit être consultée dans les cas particulièrement graves. Investi par le dieu de l’orage, le roi exerce une triple autorité politico-juridique, militaire et religieuse. Les grands rois hittites sont essentiellement des conquérants. Le roi est un législateur : il fait les lois, les proclame et veille à leur application. Juge suprême, il rend la justice dans les cas particulièrement importants. Chef militaire, il commande l’armée et la mène au combat. Le roi est aussi chef religieux et grand prêtre, il doit s’assurer, pour son pays et pour lui-même, la bienveillance et la protection divine. Après sa mort, le roi est divinisé et on rend un culte à ses statues.

A côté du roi, la reine joue un rôle officiel dans l’État. Elle préside aux principales cérémonies religieuses ; le roi absent ou en cas minorité, elle peut recevoir la régence. Outre la reine, il existe une épouse de second rang, dont le fils peut, à défaut d’héritier du premier rang, hériter du trône. Le roi dispose aussi d’un harem dont les enfants ne possèdent aucun prétendre au trône. Au dessous du roi, « grand roi de Hatti », on trouve des rois vassaux issus de sa propre famille. Durant l’Empire, les rois inférieurs sont remplacés par des gouverneurs.

L’Armée hittite

Karkémish : soldats armés de lances.

L’État hittite possède une forte armée. Elle comprend un élément national permanent dispersé dans les camps et les forteresses, des mercenaires et, pour la guerre, le roi proclame le ban : les seigneurs, chacun avec sa troupe, se rendent au lieu de rassemblement suprême. Au point de vue technique, l’armée hittite comporte deux éléments essentiels : les chars et l’infanterie.

Les chars sont montés chacun par trois hommes : le cocher, un combattant, généralement un noble, armé de la lance et d’un arc, et le porte bouclier chargé de protéger les deux autres. Les chars, arme de choc par excellence, jouent dans le combat le rôle principal, comme à la bataille de Qadesh, où l’armée hittite alignera 37 000 fantassins et 3 500 chars.

La justice et le droit

Les Hittites furent de grands législateurs. Deux recueils de lois hittites ont été retrouvés. Ils concernent à la fois le « droit civil » et le « droit pénal ».

La loi vise l’ensemble des crimes ou délits contre les personnes, la propriété, l’autorité publique. Pour les personnes, les peines selon la gravité de l’acte varient de la compensation pécuniaire à la mort en passant par les travaux forcés, la mutilation du nez et des oreilles, réservée aux esclaves et dans les cas de vol et d’incendie. La mort sanctionne les cas de rébellion contre le roi ou un haut dignitaire, la révolte d’un esclave contre son maître, l’adultère de la femme, le viol, le sortilège commis par un esclave. Pour la compensation pécuniaire, le montant diffère selon l’importance du délit et le rang social de la victime.

La loi prévoit même l’incapacité temporaire de travail ; celui qui a causé une blessure doit trouver au blessé un remplaçant dans son travail jusqu’à guérison, lui payer ensuite une indemnité et payer le médecin. La compensation peut être réalisée en nature ou en espèces.

Le mariage, qui repose sur l’infériorité légale de la femme par rapport au mari, et constitue un acte unilatéral, se fait par achat ou par rapt. Le devoir de fidélité de la femme résulte du mariage. En cas d’infraction, la loi prévoit divers cas mais à chaque fois l’un au moins des amants est puni de mort. Le divorce est autorisé.


 




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  Dernière mise à jour : 13 août 2006
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