Asie Mineure
L’Ionie

Milet

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Brève histoire

Milet est l’une des plus anciennes cités d’Ionie et la plus puissante des douze cités de la confédération ionienne. C’est peut-être l’ancienne Millawanda des textes Hittites. Les fouilles archéologiques ont révélé la présence d’une ville mycénienne au XIVe siècle av. J.-C. Les colons grecs conduit par Néléus, fils du roi d’Athènes Kodros, s’y implantèrent dès le XIe siècle. Au VIIIe siècle, la cité repoussa l’invasion des Cimmériens. La cité connut successivement tous les régimes politiques : la monarchie, l’oligarchie, l’aristocratie et la tyrannie avec Thrasyboulos.

Théâtre de Milet.

Elle connut son apogée au VIIe et VIe siècles. C’est de Milet que partit la rébellion ionienne de 494 menée par le tyran Aristagoras et Histiée. A la bataille de Lade, du nom de l’île située face à Milet, les Perses détruisirent la flotte ionienne ; puis ils rasèrent la cité et déportèrent ses habitants en Mésopotamie. Avec l’aide d’Athènes, elle se reconstruisit selon un plan hippodamien  . Milet passe d’ailleurs pour être la première cité antique a l’avoir adopté.

Mausole s’empara de la cité puis elle passa sous le contrôle de Sparte, des Perses et en 344, Alexandre s’en empara. La cité fut intégrée dans l’empire séleucide avant de passer sous la domination de Pergame puis de Rome. Milet deviendra, au début de l’ère chrétienne, siège d’un évêché. La cité prend le nom d’Ania à l’époque byzantine.

Une prestigieuse cité

Milet fut l’exemple de la cité , brillante et civilisée : cité de scientifiques et de philosophes très connus comme Thalès, Anaximène ou Hécatée. C’est l’alphabet de Milet qui fut choisi comme alphabet officiel du monde grec. La cité comportait de nombreuses écoles.

© Cem Karan
Milet : les bains de Faustina.

Construite sur une presqu’île longue de près de trois kilomètres et large en moyenne de huit cents à mille mètres, elle offrait de nombreux avantages : séparée du continent par un isthme que fermaient de hauts murs d’enceinte, elle s’ouvrait largement sur la mer par quatre baies qui étaient autant d’abris sûrs et constituaient autant de ports. Le cœur de la cité était le grand port du nord-est, dont deux lions colossaux gardaient l’entrée, que bordaient trois lignes de quais et de portiques, dominés par le sanctuaire d’Apollon Delphinios, protecteur des marins.

La flotte marchande était innombrable ; la marine de guerre venait tout de suite après celle de Chios. Son industrie textile était réputée à Athènes et jusqu’en Italie méridionale. Sur tous les marchés de la Méditerranée on pouvait rencontrer des négociants milésiens. Milet fonda de nombreuses colonies sur les bords de la mer de Marmara et de la mer Noire : Abydos, Cyzique  , Cius, Byzance, Sinope, Trapezonte, Odessos, Olbia. Milet disposait d’un quasi-monopole sur le Pont-Euxin. Elle entretint des relations commerciales avec les cités de Grande Grèce, et commerçait jusqu’en Égypte. Jusque vers 480, les importations de produits ioniens en Etrurie passaient exclusivement par les négociants milésiens.

Le théâtre fut construit au IVe siècle mais il fut agrandit par les Romains (140 mètres de diamètre) pour lui permettre d’accueillir 15 000 personnes. Il comportait un autel impérial. Le Delphinion était le temple dédié à Apollon Delphien, protecteur des bateaux et des ports. Des Bains de Faustina, épouse de Marc-Aurèle, il ne demeure que des pans de mur en briques. Le bouleterion  , le nymphée  , le temple de Sérapis, le stade   et le temple d’Athéna sont quant à eux très ruinés.


 




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  Dernière mise à jour : 3 juin 2015
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