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Solon

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Solon appartenait à la classe des propriétaires terriens mais son père avait dilapidé la richesse familiale. Solon se lança dans le commerce et de ses déplacements à l’étranger il en retira une solide connaissance des mœurs et coutumes, ainsi que des relations internationales.

Soutenu par les artisans, les commerçants et les petits propriétaires fonciers, il fut choisi par les Athèniens pour sa sagesse et sa droiture afin de réformer l’État, le détail de ces réformes reste souvent incertain. Lorsqu’il fut choisi comme archonte   pour les années 594-593, il se fixa pour objectif de rétablir la paix et la concorde dans une cité déchirée par les querelles intestines (stasis).

Ayant achevé sa tâche, Solon quitta Athènes pendant dix ans afin que la communauté expérimente son système sans préjugés. Le succès de ses réformes politiques lui assura une certaine renommée et Solon entreprit alors des voyages dans les pays voisins où il développa son enseignement. C’est au cours de son voyage en Égypte que les prêtres égyptiens firent à Solon le récit de l’engloutissement de l’Atlantide. Les réformes de Solon ne résolurent pas les difficultés économiques, germes de dissensions politiques, qui amenèrent la tyrannie à Athènes et l’exil de Solon.

Ses Réformes

Aristote dans sa Constitution d’Athènes considère que les trois grandes réformes et réussites de Solon étaient les suivantes : l’abolition de l’esclavage pour dettes (seisachtheia) ; le droit donné à une tierce personne de réclamer en justice en faveur d’une personne lésée ; la création du droit d’appel devant un tribunal populaire (l’Héliée).

Il fit amnistier les citoyens exilés ou privés de leur droits politiques. Il abolit les dettes : les débiteurs vendus comme esclaves furent rachetés et ceux qui s’étaient enfuis à l’étranger purent rentrer à Athènes. Il supprima la contrainte par corps pour empêcher la reconstitution d’une classe de serfs. Il stoppa le développement de la grande propriété en permettant le testament comme la vente : le domaine des Eupatrides cessa d’être inaliénable. Afin de couvrir les besoins de la population, Solon interdit l’exportation des surplus agricoles (sauf pour l’huile d’olive qui était abondante). Il fait adopter le système de poids et mesures des grandes villes marchandes comme Corinthe. Ces mesures contribuent à accroître la richesse économique d’Athènes.

La réforme censitaire

Avant la réforme censitaire, la puissance économique des Eupatrides va de pair avec leur pouvoir politique. Ils absorbent les domaines voisins et réduisent les pauvres à s’engager à leur service. Il se constitue ainsi une classe de serfs plus misérables que les hilotes de Laconie. Quant aux Paraliens, ils regroupent des personnes aux niveaux de vie très variés. Les plus riches réclament que la fortune mobilière leur assure les mêmes prérogatives politiques que la fortune foncière aux Eupatrides.

Le système mis en place par Solon demeure profondément inégalitaire : il consiste à substituer aux droits de la naissance, les droits de la fortune et à répartir en conséquence les Athéniens en 4 classes censitaires. Le cens représente le revenu foncier : c’est d’après le nombre de mesures de blé (1 médimne = 52 litres), de vin et d’huile que le propriétaire est rangé dans l’une des quatre classes : les pentacosiomédimnes (qui ont plus de 500 médimnes de céréales), les hippeis (plus de 300 médimnes), les zeugites (plus de 200) et les thètes (moins de 200 médimnes). Les droits sont variables en fonction de la condition sociale, mais les privilèges des plus riches sont équilibrés par des charges supplémentaires (liturgies  ).

La réforme censitaire maintient la prédominance des Eupatrides mais désormais tout athénien en s’enrichissant peut atteindre les premières classes. Peu après, le système censitaire s’étend à la richesse mobilière mais l’aristocratie garde encore assez de prestige pour que chaque parti prenne comme chef un Eupatride.


 




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  Dernière mise à jour : 10 juin 2007
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