Athènes subit d’abord l’influence de l’Ionie. La parenté ethnique ou linguistique facilite cette tendance. D’Ionie sont venus les poèmes homériques et l’art. Les sculpteurs athéniens apprennent de leurs confrères d’Asie à travailler le marbre.
L’Acropole se peuple de pimpantes korai. Les céramistes adoptent le style orientalisant : motifs végétaux, grands fauves, génies ailés. Les poètes d’Asie viennent chanter à la cour d’Hipparque. Athènes allie primauté économique et intellectuelle.
L’influence dorienne naît de la chute de la tyrannie et de la place prise par Sparte sur le continent et de son alliance avec le parti aristocratique athénien. Les Athéniens s’habillent désormais à la dorienne. La statuaire se caractérise par des modèles plus austères. Dans le domaine intellectuel, l’influence ionienne demeure car il n’y a pas d’équivalents doriens.
La rencontre de l’esprit ionien et de l’esprit dorien donne naissance à des chefs-d’œuvre au temps de Périclès. Le Parthénon allie la robustesse du temple dorique à la grâce ionienne. La tragédie de Sophocle recueille l’héritage de l’épopée homérique et de la lyrique chorale des Doriens.
L’école attique s’illustre dans la céramique et la sculpture : juste milieu entre la sveltesse ionienne et la lourdeur dorienne. Mesure et simplicité, distinction et noblesse, voilà les qualités
proprement athéniennes.